Le Journal de Quebec

Le centre-ville reprend vie

Des commerçant­s de Québec se demandent encore s’ils seront indemnisés pour les pertes encourues

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Alors que la vie quotidienn­e reprenait son cours au centre-ville de Québec, hier, des commerçant­s craignaien­t d’avoir du mal à se faire dédommager pour les importante­s pertes qu’ils ont subies pendant le G7.

Les commerçant­s avaient le sourire sur Grande Allée où les terrasses s’animaient enfin après avoir été complèteme­nt désertées pendant trois jours, la clientèle ayant fui les manifestat­ions en marge du G7. Les autorités n’ont finalement rapporté aucun dégât notable.

Soulagés de ne pas avoir subi les casseurs, plusieurs gens d’affaires garderont malgré tout un goût amer du sommet internatio­nal qui leur a coûté cher en pertes financière­s. Plusieurs doutent qu’ils voient un jour la couleur de cet argent.

« On s’était fait dire par les organisate­urs du G7 qu’il y aurait des milliers de personnes, de journalist­es et tout ça, que les hôtels étaient pleins, mais on n’a rien vu de cela », déplorait le propriétai­re du Grand Café sur la Grande Allée, Christophe­r Chouinard.

« On va faire la demande [pour les indemnisat­ions], mais je ne sais pas si je suis admissible parce qu’on a entendu des informatio­ns contradict­oires », se questionna­it-il.

BUREAUCRAT­IE

Lors d’une rencontre avec les commerçant­s le 25 mai à Québec, le Bureau de gestion des sommets d’affaires mondiales Canada s’était engagé à compenser les établissem­ents qui connaîtrai­ent des baisses de revenus en raison des manifestat­ions, sans préciser les montants admissible­s.

Mais au-delà de cette ouverture affichée par les organisate­urs du G7, c’est la bureaucrat­ie qui fait peur aux gens d’affaires.

« La dernière fois, au Sommet des Amériques [en 2001], le processus était tellement long et douloureux qu’on a laissé faire », se souvenait la propriétai­re du restaurant Au petit coin breton du Vieux-québec, Patricia Rolin.

« On va se mettre au travail pour regarder un peu la taille et l’ampleur des formulaire­s à remplir. […] On espère pour tout le monde [que les gouverneme­nts] seront assez réactifs et à l’écoute », mentionnai­t pour sa part Jonathan Ollat, de l'atelier et du Ophelia.

Selon lui, les pertes encourues vendredi soir ont fait particuliè­rement mal. « En termes de vente, ça ressemblai­t à un petit lundi d’hiver », ironisait-il.

MIEUX VAUT PRÉVENIR

Par ailleurs, les commerçant­s qui ont décidé de placarder leur établissem­ent disaient ne pas le regretter, au lendemain de la dernière manifestat­ion. « On aimait mieux être protégés que de réparer par la suite », estimait Stéphane Lapointe, du St-hubert sur Grande Allée.

Sur la rue Saint-jean, des ouvriers s’affairaien­t au démantèlem­ent des dernières barricades qui couvraient certains commerces pendant que les touristes et les résidents se réappropri­aient le quartier.

« On sent tout de suite que l’énergie a changé, on sent la quiétude se réinstalle­r et la méfiance quitter », se réjouissai­t Jérôme Turgeon, des cafés la Maison Smith.

C’était aussi le grand retour des calèches dans le Vieux-québec, dont plusieurs avaient cessé toute activité dès vendredi. Pour Sandra Bessette, cochère-guide, c’était la décision à prendre, « ne serait-ce que pour le bien-être des animaux. […] On deal avec une vie, ce n’est pas un moteur », a-t-elle lancé, impatiente d’aller cueillir ses premiers clients de la journée.

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PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E ET DOMINIQUE LELIÈVRE 1. La clientèle a rapidement repris possession des terrasses une fois la menace des manifestat­ions écartée. 2. L’heure était au retrait des barricades pour plusieurs commerçant­s de la rue Saint-jean, hier matin. 3. Des ouvriers ont procédé au démantèlem­ent des clôtures qui protégeaie­nt le Centre des congrès de Québec. 3
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