Nouvelle épreuve pour le Brexit
Les députés britanniques appelés à se prononcer sur le projet de loi
LONDRES | (AFP) Après une semaine passablement compliquée, entre désaccords avec Bruxelles et tensions au sein de son gouvernement, la première ministre britannique Theresa May affronte demain et mercredi une nouvelle épreuve : le retour devant les députés de son projet de loi sur le Brexit.
Ce projet de loi, l’un des plus importants de l’histoire récente du Royaume-uni, doit permettre au pays de continuer à fonctionner normalement lorsqu’il aura coupé les ponts avec le bloc européen. Il met fin à la suprématie du droit européen sur le droit national britannique et organise la transposition des réglementations européennes.
Lors d’une série de votes, les députés, qui avaient déjà adopté le texte en janvier, se prononceront demain et mercredi sur les modifications apportées ces derniers mois par la chambre des Lords.
Infligeant camouflet sur camouflet au gouvernement conservateur, les « Pairs » ont adopté 15 amendements allant à l’encontre des objectifs de l’exécutif dans les négociations sur le Brexit.
La chambre haute du Parlement a entre autres supprimé la date fixée par l’exécutif pour la sortie de L’UE (le 29 mars 2019).
MAY HAUSSE LE TON
S’exprimant sur le sujet depuis le G7 au Canada, Theresa May a haussé le ton, estimant que « certains amendements » et « commentaires » allaient « bien au-delà » du rôle que confèrent aux Lords, non élus, les institutions britanniques.
« On a entendu des Lords qui parlaient d’arrêter le Brexit ou d’essayer de lier les mains du gouvernement dans les négociations », a-t-elle souligné.
Le gouvernement va donc devoir sonner le rappel des troupes pour remettre son texte d’équerre. L’affaire est toutefois loin d’être gagnée en raison des divisions sur le Brexit qui agitent les Tories, et qui mettent l’exécutif à la merci d’une coalition entre députés conservateurs pro-ue et opposition travailliste.
AMENDEMENTS
Histoire d’amadouer les siens, Theresa May a travaillé sur de nouveaux amendements de compromis. Le gouvernement pourrait également tolérer l’adoption de certains amendements dont la formulation ne limite pas outre mesure sa marge de manoeuvre dans les négociations, à l’instar de celui évoquant une possibilité de rester dans l’union douanière.
Theresa May pourrait aussi profiter de la possibilité que les députés conservateurs pro-ue votent son texte avec l’idée d’épargner leurs munitions pour l’examen de deux futurs projets de loi liés au Brexit, sur le commerce et les douanes.
D’autant que certains parlementaires s’inquiètent des conséquences d’une nouvelle défaite législative pour la dirigeante.