Le fun, une industrie de 13 G$
Le divertissement joue un rôle de premier plan dans l’économie du Québec
Des industries de la culture et de la créativité au tourisme, aux loisirs, à l’audiovisuel et aux jeux vidéo, le divertissement est partout dans l’économie québécoise, à la fois créateur d’emplois et source importante de dépenses.
De fait, 5 % des dépenses des ménages québécois sont consacrées au divertissement sous toutes ses formes, soit à peu près autant que pour les résidents des autres provinces canadiennes, démontre le rapport du Conseil du patronat du Québec (CPQ), dont Le Journal a obtenu copie.
Celles-ci s’élèvent à près de 3300 $ par ménage québécois.
Ces 13 milliards de dollars représentent toutefois 4 % du PIB total en 2017, davantage que la moyenne canadienne de 3,8 %.
LE NUMÉRIQUE CHANGE TOUT
C’est aussi un secteur en plein bouleversement d’un point de vue économique, souligne le président et chef de la direction du CPQ, Yves-thomas Dorval.
Si l’industrie du film et du vidéo connaît une croissance importante, avec une augmentation de 11,9 % de sa contribution au PIB, c’est tout le contraire pour celles des journaux et des magazines, par exemple.
Dans ces secteurs, la part du PIB a reculé de 6,7 % et de 8,4 % respectivement.
« Le numérique a augmenté l’offre de produits [et] a forcé une transformation plutôt rapide des modèles d’affaires », note le PDG.
Autre exemple : aujourd’hui, environ 36 % de la population est abonnée à un service payant afin de regarder des films et séries télévisées sur internet à la maison. Quarante pour cent de ces abonnés y consacrent au moins une heure par jour.
Dans le cas des jeux de hasard aussi, on observe une croissance notable de la place d’internet dans l’écosystème.
PAS DES PEANUTS
M. Dorval espère que l’étude permettra de mieux connaître le rôle mercantile de la culture et du divertissement.
« Treize milliards dans le PIB, ce n’est pas des peanuts. On voit qu’encore aujourd’hui, l’aspect local de la culture compte pour beaucoup, malgré la mondialisation. Et le Québec se distingue là-dedans. C’est une question identitaire, mais c’est plus que ça, la contribution économique est aussi majeure. Il faut tenir compte de cet aspect-là. »