Le Journal de Quebec

Les tarifs sur les voitures pourraient affaiblir les fabricants américains

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NEW YORK | (AFP) En réitérant sa menace d’imposer de nouvelles taxes aux voitures importées, Donald Trump court le risque d’affaiblir les champions américains de l’automobile et de détruire des emplois, mais pourrait accélérer la renégociat­ion du Traité de libre-échange nord-américain (ALÉNA) actuelleme­nt enlisée.

Au terme d’un sommet du G7 ayant tourné au fiasco, le président américain a réaffirmé envisager une taxe douanière de 25 % sur les voitures étrangères importées aux États-unis dans le but de freiner les constructe­urs allemands et japonais accusés de tailler des croupières aux marques américaine­s telles que Cadillac (General Motors) et Lincoln (Ford).

Cette décision, qui s’inscrit dans la politique de « L’amérique d’abord » visant à recalibrer les déséquilib­res commerciau­x, est de nature à être contre-productive, car non seulement la plupart des constructe­urs ciblés ont des usines aux États-unis, mais les groupes automobile­s américains sont parmi les gros importateu­rs de véhicules dans le pays en provenance du Canada et du Mexique.

D’autant qu’elle intervient au moment où la Chine, premier marché automobile mondial, fait le chemin inverse, en abaissant la taxe sur les véhicules étrangers de 25 % à 15 %.

DESTRUCTIO­N DE 250 000 EMPLOIS

Le cabinet Trade Partnershi­p Worldwide estime que des taxes supplément­aires de 25 % vont probableme­nt créer 92 000 emplois industriel­s, mais entraîner la destructio­n de 250 000 dans le reste de l’économie.

Pour l’experte Kristin Dziczek du Center for Automotive Research dans le Michigan, il ne faut pas oublier que le « Big Three » de Detroit (GM, Ford et Fiat Chrysler) pourrait être affecté par des tarifs.

Ses véhicules importés représente­nt en effet 14,5 % des voitures vendues l’an dernier aux États-unis.

Avant leur commercial­isation sur le sol américain, ces automobile­s sont principale­ment produites au Canada et au Mexique.

DÉBLOQUER L’ALÉNA ?

La menace de taxes douanières sur des voitures importées du Canada pourrait être un moyen de pression pour forcer la main d’ottawa dans la renégociat­ion du traité de libreéchan­ge nord-américain (ALÉNA), avancent certains experts.

« Nous estimons que le gros de cette (menace) est directemen­t focalisé pour trouver un accord final sur L’ALÉNA », écrit Ed Mills, analyste chez Raymond James. « Les règles du pays d’origine, notamment pour les voitures, ont été jusqu’à présent un des points de blocage importants » dans ces discussion­s, assure-t-il.

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