L’art de faire taire ses détracteurs
Quinn Hughes mise sur son coup de patin pour rivaliser avec les meilleurs joueurs de la LNH
Quinn Hughes s’y était préparé. L’un des principaux sujets discutés avec lui par les formations de la LNH qui l’ont rencontré lors du dernier combine, à Buffalo, ont porté sur son jeu défensif. Mais le petit défenseur avait une réponse bien précise lorsqu’on lui demandait comment il comptait se défendre contre les gros et puissants attaquants adverses, dans la LNH.
« De la même façon qu’au Championnat mondial », a-t-il répété aux bonzes du circuit Bettman.
Et il n’a pas tort. Le défenseur de 5 pi 10 po et 170 lb est l’un des bons patineurs de la cuvée 2018, sinon le meilleur. Mais même si le hockey a changé et que de plus en plus de petits défenseurs réussissent à devenir des joueurs de premier plan dans le circuit Bettman, la crainte demeure persistante chez les différentes équipes de la LNH.
Celui qui a porté les couleurs des Wolverines de l’université du Michigan a le potentiel d’un coup de circuit loin, loin au champ centre. Mais il s’agit probablement d’un choix moins sûr que certains autres défenseurs classés autour de son rang.
Ça, Hughes le sait pertinemment. Faire taire ses détracteurs était sa mission, lorsqu’il a accepté d’accompagner les Patrick Kane, Johnny Gaudreau et compagnie pour représenter les ÉtatsUnis au dernier Championnat mondial de hockey.
JEU DÉFENSIF
Dans un rôle limité – il a passé en moyenne un peu plus de 12 minutes sur la patinoire par match –, Hughes a tout de même trouvé le moyen de se faire remarquer à quelques occasions. L’entraîneur américain Jeff Blashill lui a également fait confiance sur la deuxième vague en avantage numérique. Au final, en dix parties, Hughes a terminé avec deux mentions d’aide et la médaille de bronze au cou.
« Ce fut un bon moyen pour moi de voir où j’en étais dans ma progression. Je me sentais très confortable. Je sais que je dois prendre de la force physique, mais j’ai été en mesure de mon- trer que je peux défendre en utilisant mon intelligence, mon bâton et mon positionnement. Je pense avoir réussi à avoir un impact », s’est-il autoévalué le week-end dernier à Buffalo.
Cette auto-évaluation a d’ailleurs été confirmée par son compatriote Brady Tkachuk. L’attaquant a évolué aux côtés de Hughes la saison dernière avec le programme de développement américain des moins de 18 ans et il croit que les critiques envers le jeu sans la rondelle de Hughes sont exagérées.
« Tout le monde parle de son jeu spectaculaire, de sa vitesse et de ses habiletés, mais il est également très bon en défense. Cette année, il a évolué contre les meilleurs trios adverses et il a réussi à les contenir. L’équipe qui le sélectionnera mettra la main sur un joueur incroyable ainsi qu’une bonne personne. »
ÉTÉ CRUCIAL
Même s’il a réussi avec brio sa rentrée universitaire malgré son jeune âge, avec une production offensive de 29 points en 37 parties avec les Wolverines, et qu’il sera fort assurément un choix dans le top 10 du prochain repêchage, Hughes sait que le travail est loin d’être terminé.
Et il n’y a pas que sur son fameux jeu défensif qu’il désire continuer à travailler.
« Je dois continuer de travailler sur tous les aspects de mon jeu. J’espère améliorer 5 % de chacune des facettes de mon jeu cet été. Je considère être l’un des meilleurs patineurs du repêchage, mais je veux quand même continuer à travailler sur mon coup de patin puisque je pense que je peux encore devenir plus puissant et plus rapide », mentionne celui qui tente de calquer son style de jeu sur celui de Duncan Keith des Blackhawks de Chicago.
D’ailleurs, il y a du sang de hockeyeur qui coule dans les veines de Hughes. Le père de Quinn, Jim, a notamment été le directeur du développement des joueurs des Maple Leafs de Toronto pendant six ans tandis que son frère, Jack, est considéré comme le meilleur espoir en vue du repêchage de la LNH en 2019.