Le Journal de Quebec

Enfin récompensé

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Chaque fois qu’une équipe remporte la Coupe Stanley, les caméras se concentren­t sur les acteurs qui ont tout donné au cours des deux derniers mois pour toucher au précieux trophée. C’est finalement le début de la fête et, dans le cas des Capitals, on a l’impression que ça risque d’être mémorable avec un capitaine comme Alexander Ovechkin.

Ce qu’on voit moins lors des célébratio­ns de la Coupe Stanley, c’est cette armée de dirigeants qui a bâti cette équipe championne au cours des dernières années et qui peut finalement sourire.

Il y a un Québécois chez les Capitals qui est le dépisteur avec le plus d’expérience dans l’organisati­on ; je parle de Martin Pouliot qui a fait ses débuts en 1996. Il était dépisteur amateur à temps partiel au Québec et maintenant il est un des cinq dépisteurs profession­nels des Capitals.

Ça fait donc 22 ans qu’il travaille dans l’ombre pour aider les Capitals à remporter une coupe Stanley et il a évidemment vécu un moment fort lorsqu’il a pu soulever cette coupe tant convoitée et célébrer sur la glace du T-mobile Arena jeudi.

POUSSER POUR LARS ELLER

Il y a deux ans, les Canadiens ont placé Lars Eller sur le marché des transactio­ns et le directeur général Brian Maclellan a demandé l’avis de ses dépisteurs. Martin Pouliot et Matt Bradley avaient vu beaucoup de matchs du Canadien et ont poussé fort pour que le joueur de centre danois devienne un membre des Capitals.

« On savait que Lars Eller et Andrew Shaw étaient sur le marché, mais on savait que le joueur des Blackhawks était souvent blessé à l’épaule, souligne Martin Pouliot, ce qui nous a refroidis. On voyait Lars sur le troisième trio et je sentais qu’il n’avait pas atteint son plein potentiel. Il faut aussi comprendre qu’il est Danois et qu’il a joué tout son hockey en Suède. On a une culture suédoise aussi dans notre vestiaire et je savais que ça allait faciliter son adaptation avec nous ; et c’est ce qui s’est produit. Cet aspect est très important. Si vous allez chercher un Finlandais et qu’il n’y en a aucun dans votre équipe, ça va être difficile. Je me souviens que lorsqu’on a repêché Mathieu Perreault, une chance que José Théodore était avec nous pour l’intégrer dans le groupe. À la fin, même les joueurs russes comme Alex Ovechkin voulaient jouer avec Mathieu. Sans José avec nous, est-ce que ça aurait été la même histoire ? »

LA DIFFÉRENCE

Évidemment que tout le monde chez les Capitals était heureux de voir les performanc­es de Lars Eller en série, lui qui a en plus marqué le but gagnant dans le dernier match de la finale.

Mais qu’est-ce qui a fait la différence selon Martin Pouliot ?

« Je me souviens de ma première rencontre avec Barry Trotz au repêchage il y a quatre ans et je me suis dit que les jeunes allaient trouver le temps long. C’est un entraîneur qui pousse pour que les joueurs passent trois ou quatre ans dans la ligue américaine avant de jouer dans la LNH. Mais cette année, on a battu les Penguins parce qu’on était très rapide et justement parce que Barry a accep- té de faire confiance à Jakub Vrana, Andre Burakovsky, Chandler Stevenson et Christian Djoos. »

LES BÂTISSEURS

Dans l’entrevue, Martin Pouliot a tenu à souligner le travail de Ross Mahoney qui a longtemps été responsabl­e du repêchage et qui est maintenant l’adjoint de Brian Maclellan.

« Dans mon for intérieur, je sais que Ross pourrait être un directeur général dans cette ligue. C’est incroyable les joueurs qu’il a repêchés en première ronde et puisqu’on est bon depuis des années, ça fait longtemps qu’on repêche tard. Des joueurs comme Evgeny Kuznetsov, John Carlson, Andre Burakovsky et Marcus Johansson en sont la preuve. On a tous fait du très bon travail et on est maintenant récompensé­s. »

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PHOTO COURTOISIE Martin Pouliot, dépisteur chez les Capitals depuis 1996, soulève la coupe Stanley.

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