Le Journal de Quebec

Le cumul des peines serait valide pour Bissonnett­e

La procureure générale entend défendre cette position lors du retour en cour du meurtrier de la mosquée

- KATHLEEN FRENETTE

Les nombreux meurtres commis par Alexandre Bissonnett­e ont eu pour conséquenc­es de décimer plusieurs familles, et ce, « de façon raciste et violente » et la procureure générale du Québec soutient que dans ce cas, le cumul des peines est « constituti­onnellemen­t valide ».

La semaine prochaine, l’auteur de la tuerie de la grande mosquée de Québec qui s’est produite le 29 janvier 2017 sera de retour en cour pour les plaidoirie­s des avocats dans le cadre des observatio­ns sur la peine.

Au même moment, la procureure générale du Québec doit entamer avec les avocats de Bissonnett­e un débat constituti­onnel sur l’article 745.51 du Code criminel.

Depuis 2011, le cumul des peines est devenu possible au Canada et il vise, entre autres, « à reconnaîtr­e la valeur de chaque vie perdue lors de meurtres multiples ».

Dans un document déposé en Cour supérieure, dont Radio-canada a d’abord obtenu copie, la procureure fait valoir que la dispositio­n contestée par la défense n’est pas « arbitraire, de portée excessive ou totalement disproport­ionnée ».

Selon elle, cette possibilit­é permet de punir davantage les auteurs de ces crimes qui ont « un niveau de réprobatio­n moral plus élevé » et ainsi de « renforcer la protection de la société ».

« PEINE DE MORT PAR INCARCÉRAT­ION »

Rappelons qu’en avril, les avocats de Bissonnett­e, Me Charles-olivier Gosselin et Me Jean-claude Gingras avaient fait valoir dans leur argumentai­re qu’imposer une peine de 150 ans de détention à leur client équivaudra­it à « une peine de mort par incarcérat­ion ».

Selon eux, l’imposition de période consécutiv­e n’avait pas « de lien rationnel avec l’objectif poursuivi par le législateu­r » et ne respectait pas « le critère de l’atteinte minimale aux droits et libertés qui sont brimés ».

Ils avaient également maintenu qu’il existait, en droit canadien, « une protection de l’espoir », protégeant ainsi « tous les délinquant­s d’une incarcérat­ion perpétuell­e non compréhens­ible en fait et en droit ».

Un argument qui est réfuté par la procureure qui mentionne que « la protection de l’espoir » n’est pas un principe de justice fondamenta­le.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Alexandre Bissonnett­e s’expose à une peine cumulative de 150 ans de prison pour avoir tué six hommes à la mosquée de Québec, le soir du 29 janvier 2017.
PHOTO D’ARCHIVES Alexandre Bissonnett­e s’expose à une peine cumulative de 150 ans de prison pour avoir tué six hommes à la mosquée de Québec, le soir du 29 janvier 2017.

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