Inquiétude à Québec sur la gestion de l’offre
Le gouvernement Couillard fera front commun avec Ottawa contre les attaques du président américain Donald Trump sur la gestion de l’offre canadienne, promet Philippe Couillard.
Le premier ministre a appuyé lundi les propos de son homologue fédéral, Justin Trudeau, qui « a répondu avec un mélange de fermeté et également sans faire de surenchère verbale » aux attaques du président américain contre les tarifs sur les produits laitiers américains.
Donald Trump a attaqué la gestion de l’offre canadienne en marge de sa participation au Sommet du G7, dans Charlevoix, le week-end dernier. Après avoir renié le communiqué final auquel il venait pourtant de donner son approbation, le président américain a écrit sur Twitter que les tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés par les États-unis sont une réponse aux tarifs canadiens imposés sur les produits laitiers.
Pourtant, « s’il y a un pays qui met des barrières et qui subventionne largement son agriculture, comme la plupart des pays d’ailleurs, c’est bien les États-unis », réplique Philippe Couillard.
GUERRE COMMERCIALE ?
En plus des tarifs sur les métaux, l’administration américaine étudie maintenant la possibilité d’imposer des tarifs douaniers au secteur automobile canadien, a également écrit Donald Trump sur Twitter.
Si bien que Philippe Couillard n’écarte plus le scénario d’une guerre commerciale. « Monsieur Trump lui-même, les gens autour de lui, ont multiplié les déclarations qu’on peut qualifier d’agressives autour de l’économie du Québec, que ce soit les métaux, que ce soit la gestion de l’offre en agriculture », dit-il.
Cette escalade verbale pourrait également nuire à la renégociation de L’ALENA, actuellement en cours. « Avec ce genre de déclarations là, difficile de penser qu’on va avoir un climat positif autour d’une table de négociations », dit le premier ministre Couillard.
MOTION UNANIME
Pour sa part, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a souligné que « monsieur Trump n’est pas éternel », en écho aux propos du président français Emmanuel Macron.
Les propos du président américain inquiètent également le chef péquiste Jean-françois Lisée, bien que Justin Trudeau ait promis, jeudi dernier, que « si [Trump] s’attaque à la gestion de l’offre, il n’y en aura pas D’ALENA ». « C’est ce que Stephen Harper avait dit, avant de céder. C’est ce que Trudeau avait dit, avant de céder pour [l’entente de libre-échange avec] le Pacifique », dit-il.
Au Salon bleu, les élus ont voté à l’unanimité en faveur d’une motion présentée par le premier ministre Couillard réitérant le « soutien entier » de l’assemblée nationale « au maintien intégral du système de gestion de l’offre et aux agriculteurs qui y participent ».