Le Journal de Quebec

Sauvons les meubles avec Trump

Commercial­ement parlant, c’est la « guerre » entre Donald Trump et Justin Trudeau.

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Notre problème ? La santé du commerce au Canada est carrément à la remorque des États-unis.

Ne nous leurrons pas. Peu importe l’escalade des droits de douane que chacun imposera à l’autre sur une panoplie de produits librement échangés entre les deux pays, c’est le Canada qui va se retrouver grandement perdant.

L’an dernier, nous avons exporté aux États-unis des biens et services pour une valeur globale de 473 milliards de dollars, alors que les États-unis ont importé des biens et services canadiens pour une valeur de 446 milliards. On bénéficie donc d’une balance commercial­e positive de 27 milliards.

Pour « apprécier » à sa juste importance notre partenaire commercial américain, sachez que nos échanges avec les Américains sont 7,7 fois plus élevés que l’ensemble des échanges réalisés avec les cinq autres partenaire­s du G7 (France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-uni), dont le sommet annuel s’est tenu pendant le week-end dans Charlevoix.

Le commerce bilatéral du Canada avec les États-unis s’élève à 919 milliards, à comparer à « seulement » 120 milliards avec les autres partenaire­s du G7, soit 55 milliards en exportatio­ns et 65 milliards en importatio­ns.

On aura beau s’entendre à merveille avec les cinq autres partenaire­s du G7, on conviendra qu’au plan commercial, le Canada ne peut pas compter sur eux pour pallier le tort commercial que Donald Trump pourrait nous causer en imposant des droits de douane salés et autres mesures protection­nistes.

QUÉBEC

À lui seul, le marché américain compte pour 71 % des exportatio­ns de produits québécois.

Nous exportons aux États-unis des pro- duits pour une valeur de 60,2 milliards de dollars. Les principaux produits exportés comprennen­t l’aluminium, les aéronefs, le cuivre.

En échange, nous importons des ÉtatsUnis des produits pour une valeur de 31,7 milliards.

Les principale­s importatio­ns en provenance du marché américain comprennen­t les camions légers, fourgonnet­tes et VUS, le pétrole brut, les pièces pour aéronefs et autre matériel de l’industrie aérospatia­le.

Avec les États-unis, le Québec s’en tire avec une balance commercial­e positive de 28,5 milliards.

AUTRES PROVINCES

Le Québec n’est pas la province canadienne la plus dépendante du commerce avec les Américains. C’est le Nouveau-brunswick la plus dépendante, avec 90 % de ses exportatio­ns.

Vient ensuite l’alberta (avec son pétrole brut) où l’importance des États-unis dans les exportatio­ns compte pour 85 %.

L’ontario (championne canadienne de l’automobile) arrive au 3e rang, avec un taux de 82 % de ses exportatio­ns destinées au marché américain.

BRAS DE FER

Les relations personnell­es entre le président Trump et le premier ministre Trudeau sont rompues depuis samedi soir dernier. Donald Trump a jeté un pavé dans la mare en refusant de signer la déclaratio­n commune du G7.

Son refus faisait suite à la conférence de presse où M. Trudeau, l’hôte du G7, a dit devant la presse internatio­nale que les droits de douane imposés par Trump sur les importatio­ns d’acier et d’aluminium étaient « plutôt insultants » pour les Canadiens.

M. Trump a subito texto qualifié le premier ministre canadien de « malhonnête » et de « très faible ».

Croisons les doigts pour que les hostilités entre Trudeau et Trump cessent au plus vite !

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