Le Journal de Quebec

En préparatio­n pour la course de sa vie

Pierre-luc Poulin n’aura qu’une journée pour se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

C’est tout sauf un projet de vacances. Pierre-luc Poulin s’endort le soir en pensant à un plan d’eau du sud de la Hongrie au mois d’août 2019, où il n’aura qu’une journée pour se qualifier pour les Jeux olympiques.

Ça s’annonce cruel ou euphorique, selon qu’il échoue ou qu’il réussisse. Toute sa vie d’athlète repose sur les championna­ts mondiaux de kayak et sur l’objectif premier de la fédération canadienne, qui est d’envoyer un équipage de quatre hommes dans l’épreuve de 500 m aux Jeux de Tokyo.

« Chaque coup de rame et chaque répétition dans la salle d’entraîneme­nt, ça compte pour ça. J’aime dire que ces championna­ts du monde, ce seront nos Jeux olympiques, parce que si on ne va pas vite durant cette fin de semaine, il n’y en aura pas, de Jeux olympiques. Il faudra aller le plus vite qu’on n’aura jamais été », nous résume le rameur, rencontré entre deux virées sur les eaux du Lac-beauport où est basée l’équipe nationale masculine.

À moins que d’autres prétendant­s ne se manifesten­t durant les deux prochaines années, Poulin se veut le seul Québécois engagé dans le plan de constructi­on de Canoë Kayak Canada.

En manque d’étoiles individuel­les depuis la retraite du quadruple médaillé olympique Adam van Koeverden et d’un Mark de Jonge vieillissa­nt, la priorité chez les hommes durant le cycle olympique actuel se trouve dans le bateau à quatre sièges, connu dans le métier comme le K4.

« ENCORE DU TRAVAIL À FAIRE »

À 22 ans seulement, le kayakiste de Lac-beauport se propose, avec l’ontarien Nicholas Matveev, comme l’une des deux valeurs sûres dans un pool de quelque six candidats. Le chantier semble progresser dans la bonne voie dans l’objectif de terminer parmi les 10 premiers pays issus de quatre continents aux mondiaux de 2019, critère ultime pour participer aux Jeux de 2020.

Le bateau canadien a terminé 10e aux championna­ts de l’an dernier, et l’équipage a remis ça cette saison en terminant septième à chacune des deux premières Coupes du monde. « La raison pour laquelle je me lève à chaque jour, c’est le K4-500 m. Ça se passe

dans un an et deux mois. Avec ce qu’on a démontré l’an passé et cette année en Coupe du monde, on a une courbe de progressio­n intéressan­te. Si ça avait eu lieu l’an dernier (la sélection olympique), on aurait réussi. Mais il reste encore du travail à faire », reconnaît Poulin.

GARDER SA PLACE

Entre-temps, il y aura les essais nationaux au bassin olympique de l’île Notre-dame à Montréal, du 22 au 24 juin. Pour Poulin, Matveev et les Néo-écossais Ryan Cochrane et Marshall Hughes, il s’agit d’un passage obligé pour parvenir, grâce à leurs résultats individuel­s, à conserver les sièges qu’ils détiennent dans le bateau quadriplac­e et ainsi participer aux prochains mondiaux au Portugal, du 23 au 26 août.

« Le message est clair : vous êtes quatre gars et si vous voulez garder votre place, organisez-vous pour ne pas vous faire battre par quelqu’un d’autre, sinon je n’aurai pas le choix de lui donner une chance », avise Frédéric Jobin, entraîneur de l’équipe canadienne masculine.

Pierre-luc Poulin avait remporté l’épreuve du 1000 m en K1 et terminé deuxième à celle du 500 m, en avril dernier, lors des sélections canadienne­s pour les Coupes du monde. Les conséquenc­es, il les connaît...

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PHOTO ALAIN BERGERON Pierre-luc Poulin nourrit une fierté dans l’espoir de participer aux Jeux olympiques de 2020 dans l’épreuve du K4-500 m. « Il y a un prestige à ça. Ça voudrait dire qu’on aurait réussi à réunir quatre gars dans tout le pays et à atteindre ensemble cet...
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