Menu chargé pour les directeurs généraux
À l’approche de la séance de sélection de 2018 et à quelques semaines de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, des équipes doivent équilibrer leur budget en fonction du plafond salarial et des propriétaires mécontents veulent des résultats immédiats. Bref, le menu est chargé.
Et surtout intéressant. C’est qu’on vous offre une variété de possibilités pour satisfaire vos besoins.
Si on se place dans les souliers de Marc Bergevin, on ne peut souhaiter une meilleure situation et, surtout, une possibilité que le scénario accroché au fameux plan se réalise. Dans les faits, les priorités sont : √ Un joueur de centre. Ça presse. √ Un défenseur pour seconder Shea Weber. Ça presse.
√ Un top six en attaque pouvant rivaliser avec les meilleures équipes de l’association de l’est.
√ Réclamer un joueur qui pourrait faire le saut immédiatement dans la LNH ou encore qui répondrait, dans un an ou deux, à un besoin pressant d’améliorer la ligne du centre. Si ce joueur est un défenseur, il devrait donner plus de profondeur à l’unité défensive.
√ Créer une atmosphère permettant aux joueurs d’exprimer leur talent.
Maintenant, qu’est-ce que le marché des transactions, le marché des joueurs autonomes sans restriction, le repêchage des joueurs amateurs et le tou- jours controversé marché des joueurs autonomes avec restriction offrent-ils ?
Les deux joueurs qui retiennent présentement toute l’attention sont John Tavares, 27 ans, et John Carlson, 28 ans. Un centre de très haut niveau et un défenseur de haut niveau. Tous deux sont admissibles à l’autonomie complète à partir du 1er juillet.
D’autres noms : Joe Thornton, 38 ans ; Rick Nash, 33 ans; Paul Stastny, 32 ans ; Mike Green, 32 ans ; James Neal, 30 ans ; David Perron, 30 ans ; James van Riemsdyk, 29 ans ; et Jack Johnson, 31 ans. Si Johnson appartient au groupe, c’est qu’une rumeur circule selon laquelle le Canadien démontre un intérêt pour ce défenseur des Blue Jackets de Columbus.
À retenir : évidemment, Tavares, c’est la priorité numéro un. Carlson ? Pourquoi pas ? Ça fournirait à Bergevin plus de latitude pour conclure une transaction. Paul Stastny pourrait être une solution de rechange, mais pas à n’importe quel prix. James Neal ou van Riemsdyk aussi, si jamais on expédie Max Pacioretty dans une autre ville. Ce dernier attire les regards de plusieurs directeurs généraux en raison de son présent contrat.
À surveiller étroitement : les négociations d’erik Karlsson et de Drew Doughty.
REPÊCHAGE
Passons au repêchage : sur ce point, il est difficile de faire une évaluation approfondie des candidats. Les recru- teurs ont passé la dernière saison à épier les jeunes joueurs de la planète. Le repêchage n’est pas une science précise… mais Trevor Timmins ne peut pas se tromper. Mark Hunter qui possède une solide réputation pour ce qui est du recrutement sera disponible à partir du 15 juillet.
Le Canadien aurait un intérêt pour le joueur de centre Jesperi Kotkaniemi.
SUJET DÉLICAT POUR LES DG
Et il y a le marché des joueurs autonomes avec restriction. Un sujet délicat pour les directeurs généraux. Depuis le passage de Dustin Penner des Ducks aux Oilers, c’est le calme plat. Et les Oilers avaient payé un prix de fou pour un joueur très ordinaire.
Sauf que des joueurs autonomes avec restriction, ça laisse à réfléchir. Va-t-on oser défier une loi non écrite voulant qu’on n’embarque pas dans une telle aventure en raison des conséquences qui pourraient ébranler la structure actuelle ?
Mark Stone, 26 ans ; Tomas Hertl, 24 ans ; Boone Jenner, 24 ans ; Jacob Trouba, 24 ans ; J.T. Miller, 25 ans ; William Nylander, 24 ans ; Kevin Hayes, 26 ans ; Matt Dumba, 23 ans ; et Tom Wilson, 24 ans. Tous ces joueurs pourraient non seulement devenir des patineurs importants au sein de votre formation, mais aussi, ils occuperaient une place parmi les meilleurs effectifs.
C’est évident que si un directeur général dépose une offre hostile à un joueur autonome avec restriction, il va soulever la colère de plusieurs de ses homologues ainsi que la colère des propriétaires et même de Gary Bettman.
LA TENTATION EST FORTE
Également, il y a un prix à payer. Il y a une échelle bien établie pour la compensation : si l’offre hostile est entre 4,089 millions $ et 6,089 millions $, vous devrez verser un choix de 1er tour et un choix de 3e tour. Si l’offre hostile est entre 6,089 millions $ et 8,119 millions $, le prix à payer sera un choix de 1er tour, un choix de 2e tour et un choix de 3e tour. Si l’offre hostile est entre 8,119 millions $ et 10,148 millions $, la facture sera deux choix de 1er tour, un choix de 2e tour, et un choix de 3e tour. Pour une offre hostile dépassant 10,150 millions $, la facture est salée : quatre choix de 1er tour.
On admettra que la tentation est forte. Ce sont tous des joueurs ayant un attrayant curriculum vitae, et perdre, par exemple, un choix de 1er tour, et un choix de 2e tour pour Mark Stone ne demande pas une longue réflexion.
Cependant, il y a un danger. L’équipe qui emploie Stone a le droit d’égaler l’offre. Dans un tel cas, elle doit modifier son budget de fonctionnement et elle gardera en mémoire qu’un compétiteur l’a poussée à changer son modèle d’affaires.
Cependant, un directeur général qui veut améliorer rapidement son équipe doit prendre des risques ?
Bergevin en est-il rendu à cette solution ?