Le Journal de Quebec

Il ne veut plus réserver une place en enfer à Trudeau

Le conseiller de Trump s’excuse, mais le bras de fer commercial se poursuit

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Justin Trudeau a reçu des excuses… et d’autres menaces de la part de l’administra­tion Trump, hier, faisant encore grimper la tension entre les deux pays voisins qui se disputent une vigoureuse partie de bras de fer commercial.

Justin Trudeau a pu se consoler hier avec des excuses d’un conseiller de la Maison-blanche. Le proche de Donald Trump, qui a déclaré qu’il y avait une « place spéciale en enfer » pour Justin Trudeau, a dit regretter ses propos.

« MON ERREUR »

« Ma mission était d’envoyer un signal de force, a déclaré Peter Navarro à Washington lors d’une conférence, selon Bloomberg News. Le problème est qu’en transmetta­nt ce message, j’ai utilisé un langage inappropri­é ».

« Je l’avoue, c’était mon erreur, ce sont mes mots », a ajouté le conseiller économique du président Trump. Le bureau du premier ministre Trudeau n’a pas souhaité réagir aux excuses du conseiller Navarro.

Cela dit, le président américain Donald Trump n’a pas été tendre avec Trudeau hier, soulignant que ses critiques lancées à la fin du G7 ce weekend allaient coûter « cher » aux Canadiens.

IL AIME KIM

M. Trump a tenu ces propos envers son plus proche allié juste après avoir lancé des fleurs au dictateur nord-coréen Kim Jongun, accusé par les Nations Unies de se prêter à des crimes contre l’humanité.

« C’était un honneur de rencontrer Kim », a déclaré M. Trump, hier à Singapour, après une première rencontre entre les deux dirigeants.

Le premier ministre Trudeau subit les foudres de l’administra­tion Trump depuis qu’il a répété que les nouveaux droits de douane imposés par les États-unis au Canada sur l’acier et l’aluminium étaient « insultants ».

« C’était une erreur, cela va lui coûter beaucoup d’argent », a averti M. Trump en quittant la cité État, tout en répétant qu’il « aime Justin, c’est quelqu’un de bien, mais il n’aurait pas dû faire ça ».

PAS DE COMMENTAIR­E

Appelé à commenter ces nouvelles menaces, M. Trudeau, visiblemen­t fatigué, a esquivé la question.

« Je vais continuer à rester concentré sur les emplois canadiens et les intérêts des Canadiens », a-t-il dit hier matin.

Par ailleurs, M. Trudeau aurait assuré à l’associatio­n des Producteur­s laitiers du Canada, lors d’un tête-à-tête, qu’il allait défendre coûte que coûte la gestion de l’offre, qui passe dans le tordeur du président Trump depuis une semaine.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Après avoir traité Justin Trudeau de « très malhonnête » et de « faible », cette fin de semaine au G7, le président américain Donald Trump en a remis, hier, après sa rencontre avec Kim Jong-un en menaçant de faire mal à l’économie canadienne.
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PETER NAVARRO Conseiller de Donald Trump

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