La CAQ dénonce l’« attitude princière » de Jacques Chagnon
Les contribuables québécois ne devraient pas avoir à payer pour les lunchs du président de l’assemblée nationale, que ce soit du homard ou des plats moins coûteux, estime la CAQ.
« Comment se fait-il que le président de l’assemblée nationale se fasse payer ses lunchs, indépendamment de ce qu’il mange ? [...] C’est gênant. Honnêtement, aujourd’hui d’être à l’assemblée nationale, de lire ça et de retourner dans nos comtés face à la population, c’est extrêmement gênant. La seule chose qui m’encourage, c’est que ça va prendre fin bientôt », a affirmé le caquiste Éric Caire, hier.
« INACCEPTABLE »
Le Journal révélait, au matin, que Jacques Chagnon demande régulièrement qu’on lui serve du homard et du crabe au dîner en saison, même si ce n’est pas un plat offert sur le menu régulier du restaurant Le Parlementaire.
« Ces comportements sont totalement inacceptables et vont entacher sérieusement sa présidence », a lancé le député de La Peltrie. « C’est une attitude princière, de fin de régime et ça manque d’éthique. La vérité, c‘est que moi, comme député, je paie mes repas, même les dîners de caucus, on fait un chèque à notre whip au début de la session », a-t-il ajouté. M. Caire a affirmé que les dépenses du bureau de M. Chagnon n’étaient pas approuvées par le Bureau de l’assemblée nationale et que la CAQ ne savait pas que le président jouissait de ce privilège. « On veut plus de transparence », a-t-il lancé.
Le chef péquiste Jean-françois Lisée a fait un « appel à la modération » et a indiqué qu’il faut « être extrêmement prudent avec les fonds publics, en tout temps », sans critiquer ouvertement M. Chagnon.
TRANSPARENCE
Le député de QS Amir Khadir a fait preuve de plus de mordant. « La population s’attend à plus de transparence, plus de mesure et plus de raison dans l’utilisation des fonds publics », a-t-il dit. « Il faut arrêter de donner des raisons à la population qu’on est une caste de privilégiés, qu’on est déconnectés de la réalité du monde et qu’on peut faire avec les biens publics ce que bon nous semble », croit ce dernier.
« Je ne sais pas si c’est considéré par les traditions de l’assemblée comme de l’abus, mais aujourd’hui, ça me semble inacceptable qu’un député fasse payer la facture d’une habitude de luxe par les contribuables », lance-t-il, demandant plus de transparence sur les dépenses du cabinet de Jacques Chagnon.
À la sortie de la période de questions, Jacques Chagnon a refusé de répondre aux questions des journalistes et a filé comme une flèche au travers du groupe de journalistes.