Le Journal de Quebec

Un groupe proposait un métro aérien financé par le privé

Le tracé desservira­it l’aéroport Jean-lesage et la ville de Lévis pour 700 M$ de moins que le tramway

- JEAN-LOUIS FORTIN

Avant d’opter pour un tramway à 3 G$, la Ville de Québec s’est fait présenter un projet de métro aérien en partenaria­t public-privé qui aurait coûté 700 M$ de moins, tout en desservant l’aéroport et la ville de Lévis, selon son promoteur.

Notre Bureau d’enquête a appris qu’un consortium impliquant notamment les multinatio­nales britanniqu­es PWC et Arup a offert l’an dernier à la Ville de construire quatre lignes de métro aérien comportant 57 stations pour un total de 61 km de long. Ce projet n’a pas été présenté aux citoyens.

Par comparaiso­n avec les lignes de métro aérien proposées, les lignes de tramway et de trambus finalement retenues par l’administra­tion Labeaume et endossées par le gouverneme­nt Couillard, baptisées « réseau structuran­t », font 40 km de long. Elles ne s’aventurent ni à l’aéroport Jean-lesage ni sur la Rive-sud.

Le tracé suggéré par PWC et Arup comporte quatre axes ( voir sur la carte).

Une ligne principale de 29 km entre l’aéroport Jean-lesage, la Haute-ville et Charlesbou­rg ;

Une seconde voie de 9 km à partir de la Gare fluviale, à travers Limoilou et vers Beauport ;

Une ligne de 19 km qui traverse Lévis et empruntera­it le pont Pierre-laporte pour traverser le fleuve Saint-laurent ;

Une boucle plus modeste de 4 km à travers le campus de l’université Laval.

PAYÉ SUR 30 ANS

PWC, un géant de la finance, et Arup, une firme de design et d’ingénierie, sont loin d’être à leurs premiers projets de transports. Toutes deux travaillen­t en ce moment avec le gouverneme­nt fédéral à la constructi­on du nouveau pont Champlain, à Montréal.

Pour leur projet à Québec, elles proposaien­t de trouver elles-mêmes le financemen­t pour la constructi­on de leur métro aérien de 2,3 G$ jusqu’à ce qu’il soit en service. Les pouvoirs publics rembourser­aient ensuite graduellem­ent les coûts pendant une trentaine d’années avant de devenir propriétai­res de l’infrastruc­ture, comme dans le cas du pont à péage de l’a25 à Montréal (auquel PWC a aussi travaillé).

Selon des documents que nous avons consultés, les voies du métro aérien sont surélevées de 7 mètres, contrairem­ent au tramway qui circule au sol ou en tunnel. Les stations, chauffées et climatisée­s, sont toutes accessible­s par des ascenseurs.

Les promoteurs avancent que leurs trains circulerai­ent à une vitesse moyenne allant jusqu’à 40 km/h. Cela permettrai­t par exemple de relier l’aéroport et les Galeries Charlesbou­rg en 39 minutes, ou de se rendre au Centre Vidéotron à partir de la Place Sainte-foy en moins de 17 minutes.

« TOUJOURS SUR LA TABLE »

Joint par notre Bureau d’enquête, le porte-parole du Consortium, Louis Aucoin, a confirmé que des rencontres pour présenter le projet à la Ville ont eu lieu « en août et septembre derniers ».

« Le projet de métro aérien […] est toujours sur la table », a-t-il affirmé. « Le métro aérien coûte 1 milliard $ moins cher (que le tramway) parce qu’on n’a pas besoin de creuser des tunnels et d’ouvrir les rues », a ajouté M. Aucoin.

Plusieurs questions restent sans réponses. Le consortium PWC et Arup, qui comporte aussi les consultant­s québécois en transports Solutrans et Loctrans, n’a pas voulu préciser qui seraient les investisse­urs privés. Et comme dans le cas du tramway, seuls un tracé approximat­if et des estimés techniques préliminai­res ont été présentés à ce jour.

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