« Manque de rigueur », dit la vérificatrice
Guylaine Leclerc critique sévèrement la gestion à la Commission de la capitale nationale
« Manque de rigueur », absence de vision, contrats signés après le début des travaux : la vérificatrice générale Guylaine Leclerc critique sévèrement la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ), dans son rapport déposé hier à l’assemblée nationale.
C’est la première fois que la vérificatrice générale se penche sur la CCNQ. « On a considéré que c’était le moment de le faire », a expliqué Mme Leclerc, en point de presse.
« Certaines pratiques de gestion à la Commission ne favorisent pas une bonne utilisation des fonds publics », a résumé la vérificatrice générale, dans son rapport.
MANQUE DE TRANSPARENCE
Mme Leclerc a notamment relevé que près du tiers des contrats de gré à gré (201 sur 704) attribués entre 2014 et 2017 ont été signés après le début des travaux prévus, dont près de la moitié (89 sur 201) seulement à la fin des travaux prévus, sans que cela ne soit justifié.
La vérificatrice générale (VG) reproche aussi à la CCNQ de ne pas utiliser assez souvent le Système électronique d’appel d’offres (SEAO), ce qui se traduit par un « manque de transparence ». Sur 80 contrats analysés, 44 ont été accordés de gré à gré et 16 sur invitation.
La vérificatrice a aussi passé sous sa loupe plusieurs projets gérés par la CCNQ, dont les Nouvelles-casernes, qui, quatre ans plus tard, sont toujours sans vocation.
Mme Leclerc s’inquiète par ailleurs du risque de dépassement de coûts avec la phase III de la promenade Samuel-de Champlain, en raison entre autres d’un écart important observé entre l’estimation faite pour la gérance des travaux (4 M$) et le contrat accordé (8 M$).
La VG s’est aussi intéressée à la gestion du domaine Cataraqui, qui s’est soldée par un déficit de plus de 270 000 $ au cours des trois dernières années.
Or, Mme Leclerc a constaté que la CCNQ a justement accordé, entre 2014 et 2018, plus de 270 000 $ en rabais, en guise d’échange de visibilité ou à titre de tarifs préférentiels pour les organismes publics ou de bienfaisance.
UNE PÉQUISTE REMPLACÉE PAR UNE LIBÉRALE
Rappelons qu’en septembre dernier, le gouvernement Couillard a remplacé l’ex-candidate péquiste Françoise Mercure, nommée en 2012 par le gouvernement de Pauline Marois à la tête de la CCNQ, par une libérale de longue date : Marie Claire Ouellet.