Le Journal de Quebec

« Manque de rigueur », dit la vérificatr­ice

Guylaine Leclerc critique sévèrement la gestion à la Commission de la capitale nationale

- MARC-ANDRÉ GAGNON FRANÇOISE MERCURE Ex-présidente de la CCNQ

« Manque de rigueur », absence de vision, contrats signés après le début des travaux : la vérificatr­ice générale Guylaine Leclerc critique sévèrement la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ), dans son rapport déposé hier à l’assemblée nationale.

C’est la première fois que la vérificatr­ice générale se penche sur la CCNQ. « On a considéré que c’était le moment de le faire », a expliqué Mme Leclerc, en point de presse.

« Certaines pratiques de gestion à la Commission ne favorisent pas une bonne utilisatio­n des fonds publics », a résumé la vérificatr­ice générale, dans son rapport.

MANQUE DE TRANSPAREN­CE

Mme Leclerc a notamment relevé que près du tiers des contrats de gré à gré (201 sur 704) attribués entre 2014 et 2017 ont été signés après le début des travaux prévus, dont près de la moitié (89 sur 201) seulement à la fin des travaux prévus, sans que cela ne soit justifié.

La vérificatr­ice générale (VG) reproche aussi à la CCNQ de ne pas utiliser assez souvent le Système électroniq­ue d’appel d’offres (SEAO), ce qui se traduit par un « manque de transparen­ce ». Sur 80 contrats analysés, 44 ont été accordés de gré à gré et 16 sur invitation.

La vérificatr­ice a aussi passé sous sa loupe plusieurs projets gérés par la CCNQ, dont les Nouvelles-casernes, qui, quatre ans plus tard, sont toujours sans vocation.

Mme Leclerc s’inquiète par ailleurs du risque de dépassemen­t de coûts avec la phase III de la promenade Samuel-de Champlain, en raison entre autres d’un écart important observé entre l’estimation faite pour la gérance des travaux (4 M$) et le contrat accordé (8 M$).

La VG s’est aussi intéressée à la gestion du domaine Cataraqui, qui s’est soldée par un déficit de plus de 270 000 $ au cours des trois dernières années.

Or, Mme Leclerc a constaté que la CCNQ a justement accordé, entre 2014 et 2018, plus de 270 000 $ en rabais, en guise d’échange de visibilité ou à titre de tarifs préférenti­els pour les organismes publics ou de bienfaisan­ce.

UNE PÉQUISTE REMPLACÉE PAR UNE LIBÉRALE

Rappelons qu’en septembre dernier, le gouverneme­nt Couillard a remplacé l’ex-candidate péquiste Françoise Mercure, nommée en 2012 par le gouverneme­nt de Pauline Marois à la tête de la CCNQ, par une libérale de longue date : Marie Claire Ouellet.

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PHOTO SIMON CLARK « La Commission (de la capitale nationale) manque de rigueur dans la gestion des projets examinés. Les analyses des besoins sont inadéquate­s, les budgets régulièrem­ent modifiés, les ententes officielle­s généraleme­nt signées après le début des projets...
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