Le Journal de Quebec

Un prof qu’ils ne sont pas près d’oublier

Claude Miville se retire après 41 ans d’enseigneme­nt

- ELISA CLOUTIER

Après avoir enseigné et marqué quelque 20000 élèves par sa fougue et son originalit­é au cours des quatre dernières décennies, le professeur Claude Miville laissera un « grand vide » à l’école Pointe-lévy en partant à la retraite, assurent plusieurs de ses élèves.

C’est avec beaucoup d’émotions que l’enseignant d’histoire, de cinéma et d’économie de 62 ans démontait cette semaine sa « classe-musée », un concept qu’il a lui-même créé au début des années 2000 et qui rendait ses cours uniques. On y retrouvait notamment des pièces d’antiquité, des reproducti­ons de personnage­s marquants du 20e siècle et des oeuvres d’élèves. « Je voulais faire participer les élèves. Ainsi, ils développen­t plus d’intérêt lorsque c’est fait de façon artistique », précise l’enseignant énergique et doté d’un impression­nant talent d’orateur.

UN SPECTACLE

Selon plusieurs élèves, assister à un cours de M. Miville, c’était « presque comme venir à un spectacle ». Ce dernier ne reculait d’ailleurs devant rien pour inculquer sa passion de l’histoire à ses élèves, allant même jusqu’à monter sur les bureaux et courir en classe. « C’est la première fois que je vois un professeur aussi dévoué », affirme Daphnée Caron, en cinquième secondaire. « Il pointe des choses dans la classe pour illustrer ses propos et nous raconte souvent des anecdotes », poursuit Sarah Castonguay qui , comme d’autres, se souviendra de M. Miville « toute sa vie ».

Son dévouement pour ses élèves lui a même valu une place au sein des meilleurs profs du Québec dans le palmarès du Journal, en 2009. Ce qui le console, c’est que la mise en vente de plusieurs objets de sa classe-musée lui a permis d’amasser plus de 12000 $ jusqu’à maintenant. L’argent sera versé à la Fondation Espoir des jeunes du Nahouri, visant à scolariser les jeunes au Burkina Faso.

Après avoir construit une école l’an dernier dans la ville de Pô, la Fondation y aménagera des jardins communauta­ires et un puits d’eau potable. M. Miville ira d’ailleurs lui-même inaugurer ces jardins en janvier prochain, accompagné de bénévoles et de quelques-uns de ses anciens élèves, aujourd’hui impliqués dans la Fondation.

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PHOTO STEVENS LEBLANC L’enseignant Claude Miville a l’école tatouée sur le coeur. Il admet qu’il sera difficile pour lui de quitter sa classe pour la dernière fois, le 28 juin prochain.

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