La Fed relève ses taux d’intérêt
La Banque centrale américaine prévoit d’autres augmentations d’ici décembre
WASHINGTON | (AFP) La Banque centrale américaine (Fed) a relevé hier ses taux d’intérêt pour la seconde fois de l’année et prévoit des hausses de taux supplémentaires d’ici fin décembre pour parer à une surchauffe de l’économie américaine qui croît désormais à un rythme jugé « solide ».
« L’économie va très bien et la plupart de ceux qui veulent du travail en trouvent », a résumé le président de la Fed Jerome Powell lors d’une conférence de presse.
La Banque centrale s’est ainsi montrée plus optimiste dans ses prévisions de croissance et d’inflation pour 2018.
Après cette hausse d’un quart de point de pourcentage du taux directeur (0,25 %) qui était attendue par les marchés, les taux évoluent désormais dans la fourchette de 1,75 % à 2 %, selon le communiqué du Comité monétaire de la Fed (FOMC).
SEPTIÈME HAUSSE DEPUIS 2015
C’est la septième hausse depuis la sortie de la politique monétaire à taux zéro, fin 2015, qui avait été adoptée pour sou- tenir la reprise après la crise financière.
Cette décision implique que le coût des crédits auto, immobiliers et autres emprunts accordés par les banques aux consommateurs va augmenter prochainement.
La Fed, qui continue de qualifier sa politique monétaire d’« accommodante », prévoit aussi deux autres resserrements supplémentaires d’ici la fin de l’année, soit un de plus par rapport à sa réunion de mars.
Le patron de la Banque centrale a par ailleurs annoncé qu’il tiendrait, à partir de janvier, une conférence de presse après chaque réunion monétaire au lieu de tous les trois mois.
ENCORE PLUS OPTIMISTE
Par rapport à son dernier communiqué en mai, la Fed se montre encore plus optimiste sur la qualité de la croissance qui est passée de « modérée » à « solide ». Elle note en outre que la consommation des ménages, locomotive de la première économie mondiale, s’est accélérée et que les investissements des entreprises continuent de croître « fortement ».
Dans un communiqué raccourci, qui ne fait pas mention du stimulus budgétaire massif de l’administration Trump dopant l’activité, ni des tensions commerciales avec les partenaires commerciaux des États-unis, la Fed prévoit une « expansion soutenue ».
Interrogé sur l’impact négatif possible des tarifs douaniers appliqués par l’administration américaine dans le cadre de son bras de fer commercial avec ses partenaires, M. Powell est resté sur sa réserve.
Il a reconnu que dans les milieux d’affaires, les inquiétudes « montaient » et que certaines entreprises retardaient des décisions d’investissement. Mais il a assuré que l’impact sur la première économie mondiale n’était pour l’instant pas mesurable.
La Fed table désormais sur une croissance de 2,8 % en 2018, soit 0,1 point de plus que prévu en mars, mais anticipe toujours une croissance de 2,4 % pour l’an prochain. S’agissant de l’inflation, l’institution prévoit une accélération à 2,1 % cette année contre 1,9 % estimé en mars. Et l’inflation devrait rester à ce niveau en 2019.
« L’ÉCONOMIE VA TRÈS BIEN ET LA PLUPART DE CEUX QUI VEULENT DU TRAVAIL EN TROUVENT » – Jerome Powell, président de la Fed