Le Journal de Quebec

Artisanat et culture se rencontren­t

L’exposition Fait main/hand Made dévoilée hier

- SANDRA GODIN

Une éclatante exposition vient de prendre place pour l’été au Musée national des beaux-arts. Colorée, baroque et assez « trash », Fait main/hand Made rassemble une centaine d’oeuvres singulière­s et intrigante­s de 38 artistes canadiens qui exploitent les techniques artisanale­s, mais qui s’ancrent dans la culture populaire.

Il y a plusieurs années que le conservate­ur en art actuel du MNBAQ, Bernard Lamarche, a remarqué le retour de l’idée du savoir-faire, de l’artisanat.

« L’idée, c’est de revalorise­r le travail manuel, de sorte qu’on puisse réfléchir à l’intelligen­ce de la main, à travers la réappropri­ation des techniques artisanale­s », a-t-il expliqué hier, lors de l’inaugurati­on de Fait main/hand Made au pavillon Pierre Lassonde, six ans après avoir déposé son projet.

Quand on évoque l’artisanat, on pense à l’objet pratique. Ce n’est pas du tout ce qui a été mis de l’avant dans le choix des oeuvres. « J’ai tassé toute fonctionna­lité », explique Bernard Lamarche.

DE L’ATTITUDE

Son principal critère de sélection ? Les oeuvres tissées, gravées, brodées, tricotées ou sculptées qu’il a choisies s’inscrivent dans la culture populaire.

Bernard Lamarche cherchait des oeuvres qui ont « de l’attitude », qu’elle soit « punk, rock’n’roll, irrévérenc­ieuse, brute, naïve », dit-il. Rarement voiton réunies dans un même espace autant d’oeuvres disparates qui se répondent avec une aussi grande cohérence.

« Ce que j’ai voulu faire, c’est d’accoler l’artisanat à l’idée de la culture populaire. Il y a des références dans l’exposition à Star Trek, à la Révolution française, au manga, au modèle à coller.

« Il y a des pièces au niveau technique qui sont hallucinan­tes », ajoute-t-il avant de mentionner cette oeuvre de Sarah Maloney qui a pris neuf ans à terminer. Intitulée Skin, il s’agit d’un vêtement à l’image du corps féminin constitué de 400 000 billes de verre tissées une à une.

UN PARCOURS EN CINQ TEMPS

Le parcours débute avec une oeuvre d’envergure de Cal Lane, une femme soudeuse qui a fait une oeuvre qui ressemble à un immense morceau de dentelle… en métal, opposant ainsi la féminité et un savoir-faire industriel généraleme­nt réservé aux hommes. Un bel exemple des dualités qu’on rencontre tout au long de l’exposition.

La première des cinq thématique­s mises de l’avant est la transmissi­on du savoir, sur quoi l’artisanat repose, avant de traverser une section textile, loisirs et lowbrow, un mouvement d’art pictural californie­n. Une section irrévérenc­ieuse où se trouvent entre autres des pièces cocasses de Paryse Martin et de François Morelli, qui tisse avec des ceintures de cuir.

On associe l’artisanat aux méthodes ancestrale­s, mais une pièce est entièremen­t dédiée à la technologi­e, soit des oeuvres imprimées en 3D.

Si vous êtes prêts à vous laisser surprendre, Fait main/hand Made est assurément une exposition incontourn­able à voir d’ici le 3 septembre.

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PHOTOS STEVENS LEBLANC 1. Olivier Roberge sculpte des paysages miniatures naturalist­es. 2. Barb Hunt recouvre des répliques de mines antiperson­nel de tricot rose. 3. Mitch Mitchell a conçu une chaise dont le bois a été fait exclusivem­ent de couches de papier journal...
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