Le Journal de Quebec

Le cabinet du maire aurait bloqué le projet sur le site de l’église

Selon le directeur du Bureau des grands projets de la Ville, la décision aurait été « politique »

- NICOLAS LACHANCE

Le directeur du Bureau des grands projets de la Ville de Québec, Charles Marceau, a affirmé, dans une déclaratio­n sous serment, que la décision de bloquer le projet immobilier sur le site de l’église Saint-coeur-de-marie était « politique » et « non rationnell­e ».

Cette révélation apparaît dans une requête amendée déposée au Palais de justice de Québec cette semaine par le promoteur immobilier Louis Lessard, qui est en litige avec la Ville sur ce dossier.

Le document cite un interrogat­oire de Charles Marceau effectué en vue du procès prévu en octobre prochain. M. Lessard poursuit maintenant la Ville de Québec pour une somme de 17 millions $, alors qu’elle était auparavant de 12 millions $.

C’est à la suite de l’interrogat­oire du directeur du Bureau des grands projets que la requête a été modifiée.

La requête cite des extraits du témoignage de M. Marceau en soutenant que les « autorités politiques » l’ont informé d’un sondage réalisé à son insu et lui ont demandé « d’annoncer au promoteur qu’il n’obtiendrai­t pas son changement de zonage ».

Les « autorités politiques » auraient ordonné à Charles Marceau « de mentir à Louis Lessard sur les véritables raisons de leur volte-face et de ne pas mentionner ledit sondage », souligne la requête signée par l’avocat Jacques Larochelle.

« Dans son interrogat­oire au préalable, Charles Marceau qualifie lui-même cette décision de “politique” et “non rationnell­e” et s’en dit consterné », précise le document.

Joint au téléphone, Louis Lessard n’a pas voulu commenter le dossier.

PLUSIEURS ACCUSATION­S

Propriétai­re de l’église Saint-coeur-de-marie sur Grande Allée depuis 2010, Louis Lessard accuse la Ville d’avoir voulu favoriser les firmes Pomerleau et ABCP pour son projet immobilier.

Il soutient également que l’administra­tion Labeaume l’a leurré, alors que les neuf versions du projet qu’il souhaitait réaliser ont été refusées, incluant celles commandées par la Ville.

L’IMMEUBLE VAUT 2 $

Hier, Le Journal dévoilait que l’immeuble valait maintenant deux dollars au rôle municipal, parce que le promoteur ne peut pas jouir de son bien. « La meilleure preuve de cette expropriat­ion déguisée est le fait que la valeur de l’immeuble à l’évaluation municipale soit passée de 850 001 $ à 2 $ », relate la requête.

Dans ce dossier, l’ex-vice-présidente du comité exécutif, Julie Lemieux, et la Ville de Québec avaient envisagé de poursuivre le propriétai­re de l’église Saint-coeur-de-marie pour avoir laissé entendre que l’administra­tion fait du favoritism­e. Cette poursuite n’a toujours pas vu le jour.

Le maire avait qualifié la poursuite de « tissu de mensonges » et de « geste d’intimidati­on », indiquant avoir une « totale confiance » en Julie Lemieux et en Charles Marceau.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC ?? La Ville refuse de changer le zonage pour le projet immobilier du promoteur Louis Lessard. Sur la photo, l’église Saint-coeur-deMarie, située sur la Grande Allée, photograph­iée jeudi. Celle-ci est la propriété de M. Lessard.
PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC La Ville refuse de changer le zonage pour le projet immobilier du promoteur Louis Lessard. Sur la photo, l’église Saint-coeur-deMarie, située sur la Grande Allée, photograph­iée jeudi. Celle-ci est la propriété de M. Lessard.

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