Le Journal de Quebec

Il faut cinq génération­s pour qu’un enfant s’élève dans l’échelle sociale

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PARIS | (AFP) L’« ascenseur social » est en panne dans de nombreux pays industrial­isés : il faudrait cinq génération­s en moyenne dans l’organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE), dont fait partie le Canada, pour qu’un descendant de famille pauvre atteigne le revenu moyen de son pays, et même six en France.

« Il n’y a plus de mobilité sociale dans les pays de L’OCDE : les revenus, la profession, le niveau d’éducation se transmette­nt d’une génération à l’autre », a résumé hier Gabriela Ramos, conseillèr­e spéciale auprès du secrétaire général de L’OCDE, lors de la présentati­on du rapport.

« Dans l’ensemble de L’OCDE, il ne faudra pas moins de cinq génération­s en moyenne pour qu’un enfant issu d’une famille en bas de l’échelle des revenus arrive au milieu de celle-ci », a-t-elle ajouté.

ENCORE PIRE

La France, tout comme l’allemagne et le Chili, fait encore moins bien que cette moyenne portant sur 24 pays de L’OCDE : le rapport estime que six génération­s y seraient nécessaire­s pour que les descendant­s d’une famille en bas de l’échelle des revenus (les 10 % les plus bas) se hissent au niveau du revenu moyen. Soit « 180 années », a souligné Mme Ramos.

Encore pire, il faudrait neuf génération­s au Brésil et en Afrique du Sud, et 11 en Colombie.

En revanche, au Danemark et dans les autres pays nordiques (Norvège, Finlande, Suède), deux ou trois génération­s seraient nécessaire­s, selon les estimation­s du rapport.

AU PAYS

Au Canada, comme en Nouvelle-zélande ou en Grèce, quatre génération­s seraient nécessaire­s.

C’est en bas et en haut de l’échelle sociale qu’il y a le moins de mobilité. En moyenne dans 16 pays de L’OCDE, 17 % seulement des enfants d’origine modeste réussissen­t à se hisser en haut de l’échelle des revenus une fois adultes, tandis que 42 % des enfants de familles aisées réussissen­t à y rester.

En France, les chiffres sont très proches de cette moyenne, mais aux États-unis ou en Allemagne, l’écart est encore plus important. En revanche, il est moins prononcé en Espagne, en Grèce et au Portugal, tout comme au Danemark.

CADRES

En moyenne dans L’OCDE, 24 % seulement des enfants de travailleu­rs manuels deviennent cadres, la proportion étant le double pour les enfants de cadres. 12 % seulement des enfants de parents faiblement diplômés font des études supérieure­s, comparativ­ement à plus de 60 % des enfants de cadres.

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