LES GRANDS BÂTISSEURS… AU FÉMININ!
Ce n’est que depuis 2012, soit plus de trois siècles plus tard, que Jeanne Mance a été reconnue comme fondatrice officielle de la ville de Montréal, partageant son titre avec Paul de Chomedey de Maisonneuve. Le maire de l’époque avait déclaré : « Nous reconnaissons avec nos valeurs d’aujourd’hui le rôle majeur qu’a joué Jeanne Mance dans l’édification de Ville-marie, ce qui était impensable auparavant. » De plus en plus, on honore enfin ces bâtisseuses, sans qui notre Québec et son système social actuel ne serait pas le même. Voici le portrait de trois pionnières de la Nouvelle-france. Marie Rollet (≈1580-1649)
Si on risque d’avoir plus souvent qu’autrement entendu le nom de son mari, Louis Hébert, Marie Rollet reste la première femme à avoir foulé le sol du Québec en 1617, lorsque le couple et leurs trois enfants sont venus s’établir en Nouvelle-france. En plus d’avoir été les premiers Français à avoir cultivé la terre en Amérique, la famille a tissé des liens de qualité avec les Premières Nations. Marie Rollet a notamment aidé son mari apothicaire à soigner les malades et s’est occupée de l’instruction de plusieurs jeunes Autochtones, en plus de celle de ses enfants. Après le décès de Louis Hébert en 1627, Marie décide tout de même de rester dans la colonie et de continuer son oeuvre. À l’automne dernier, le MNQ a produit trois courts-métrages en collaboration avec le collectif Je me souviens. Ce collectif en est un de réalisateurs de courts-métrages de fiction historique soulignant l’anniversaire d’événements marquants dans l’histoire du Québec. Avec la touche personnelle de cinéastes de différentes générations, les courts-métrages raconteront des fables à hauteur d’homme ayant comme trame de fond des moments-clés de notre histoire. Un de ceux-ci portait sur le 400e anniversaire de l’établissement en Nouvelle-france de Louis Hébert et Marie Rollet. Tapez collectif je me souviens. que bec pour regarder les trois courts-métrages.
Jeanne Mance (1606-1673)
C’est à 34 ans que Jeanne Mance décide de partir pour venir s’établir en NouvelleFrance. En France, elle avait déjà apporté son aide à des blessés en tant que soignante. Elle arrive donc à Ville-marie avec Chomedey de Maisonneuve avec l’idée d’apporter son aide de la même façon aux colons. Présentant des talents pour l’administration et la gestion, elle assure le bon fonctionnement de plusieurs instances de la ville qui sera fondée officiellement en 1642. À l’origine de plusieurs réalisations qui auront assuré la survie et le développement de la colonie, on lui doit aussi la création de l’un de premiers hôpitaux au pays, l’hôtel-dieu. Jeanne Mance assurait une gestion de l’hôpital complètement inclusive, ne distinguant pas les Français des Autochtones, les pauvres des riches ou encore les femmes des hommes. Elle aura également aidé à s’installer soeur Marguerite Bourgeoys, qui aura été à son chevet lors de son décès.
Marguerite Bourgeoys (1620-1700)
Après avoir exprimé à Paul de Chomedey de Maisonneuve, en France, son désir d’aller en NouvelleFrance pour enseigner aux enfants des colons, Marguerite Bourgeoys arrivera à Ville-marie en 1653. Elle secondera Jeanne Mance dans les premières années, pour commencer à accueillir ses premiers élèves dans une étable transformée en école dès 1658. Peu à peu, le nombre d’élèves croît, et Marguerite devra voyager en France à quelques reprises pour recruter d’autres femmes afin de faire l’éducation des jeunes. Elle avait à coeur d’offrir une instruction gratuite, accessible à tous, ce qui était très avant-gardiste pour l’époque. Elle aura également été responsable d’ouvrir et d’assurer la gestion d’une école ménagère pour recevoir les Filles du Roy. Elle aura été un des piliers de la fondation de Ville-marie et une véritable source d’inspiration pour toutes et tous.