Le Journal de Quebec

Jean-françois Chalifoux et le sens du « timing »

Le grand patron du groupe SSQ Assurance sait saisir les occasions au bon moment

-

Devenu grand patron du groupe SSQ Assurance, en 2015, Jean-françois Chalifoux a fait depuis longtemps la démonstrat­ion qu’il savait saisir les occasions au bon moment.

Très jeune, M. Chalifoux a compris l’importance des chiffres, mais aussi du leadership. Évoluant au sein d’une famille très impliquée dans le milieu des caisses populaires, il commence son « école de gestion » dans un restaurant Burger King, sa première expérience de travail.

Il y a appris l’organisati­on du travail, la gestion des opérations et le leadership. « Quand tu as 15 ans et qu’un autobus de joueurs de volleyball débarque, avec quatre employés il faut que tu te débrouille­s et que quelqu’un prenne le leadership », se remémore-t-il avec amusement.

METTRE LE CAP SUR L’ONTARIO

Natif de Mont-laurier, il a vécu à Montréal et a fait ses études à Sherbrooke avant d’atterrir à Québec, à l’université Laval, pour ses études en actuariat.

Le climat était morose à l’époque dans la région, aussi a-t-il sauté sur une opportunit­é de partir pour l’ontario en 1998. « J’ai fait mes premiers pas en gestion là-bas, chez Desjardins, où j’ai gravi les échelons jusqu’à devenir cadre exécutif à 31 ans », raconte celui qui est ensuite devenu PDG chez SSQ Assurance à 44 ans.

« Je suis allé par étapes, et ça n’a jamais été un objectif en soi que de devenir chef d’entreprise », dit-il.

Il est demeuré en Ontario pendant 11 ans. Sa famille et lui, bien implantés là-bas, n’envisageai­ent pas vraiment de retour au Québec. Ses deux fils, âgés aujourd’hui de 15 et 17 ans, y sont nés et y ont passé une bonne partie de leur enfance. « Mes enfants riaient de mon accent quand ils étaient jeunes, et là, ce sont eux qui en ont un », raconte-t-il en rigolant.

M. Chalifoux retient aussi de son passage là-bas la richesse d’un milieu multiethni­que. Il favorise d’ailleurs la diversité au sein de l’entreprise qu’il dirige, et souhaite que Québec accueille davantage d’immigrants.

« En Ontario, les minorités visibles représenta­ient la majorité des employés, et j’avais répertorié plus d’une quarantain­e de langues parlées couramment dans mes opérations. Ça amène des possibilit­és incroyable­s, ce mélange », dit-il.

RETOUR AU QUÉBEC

Puis, en 2009, il se voit offrir l’occasion de « faire un mouvement latéral » décrit-il. En pleine réflexion de mi-trentaine, selon son expression, il se spécialise alors en assurances de dommages. On lui offre de piloter des opérations d’assurances de personnes, dans une industrie assez segmentée.

Avec cette corde de plus à son arc, M. Chalifoux rentre donc à Québec, avec famille et enfants, dans un contexte nettement plus dynamique qu’à son départ.

« Ça s’est plutôt bien passé, car on est revenu avec la même effervesce­nce à Québec qu’on pouvait ressentir à Toronto. Québec est devenue une ville beaucoup plus dynamique, de plein emploi. » Une ville où il fait bon vivre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada