Au moins huit morts dans des violences au Nicaragua
MANAGUA | (AFP) Au moins huit personnes ont été tuées hier à Managua, selon la police, portant à plus de 178 le nombre de morts depuis le début des protestations antigouvernementales il y a deux mois au Nicaragua.
Six des nouvelles victimes sont des membres de la même famille dont le domicile a été incendié par un groupe d’hommes cagoulés qui ont lancé un cocktail Molotov, et deux autres ont été attaquées alors qu’elles dégageaient une barricade dressée sur une route, a indiqué la police dans un communiqué.
L’opposition exige depuis deux mois le départ du président Daniel Ortega, 72 ans.
ACCORD
Vendredi, le gouvernement et l’opposition ont trouvé un accord autorisant des observateurs des droits de l’homme à venir enquêter sur les violences.
Les représentants de l’opposition ont de leur côté accepté une demande clef du pou- voir du président Ortega : un plan visant à lever les blocages qui entravent les routes pour empêcher les forces antiémeute de passer, selon la conférence épiscopale, médiateur dans le conflit. Son président, le cardinal Leopoldo Brenes, a indiqué que l’église catholique avait demandé à Daniel Ortega d’avancer les prochaines élections générales à 2019, deux ans avant l’échéance prévue.
Le président n’a pas accédé à la demande, se contentant de répondre : « Nous réitérons notre volonté totale d’écouter toutes les propositions entrant dans un cadre institutionnel et constitutionnel. »
RÉPRESSION
Le Nicaragua a basculé dans le chaos après la répression le 18 avril des manifestations contre l’insécurité sociale.
Des opposants ont dressé des barricades sur plus des deux tiers des routes du pays afin d’empêcher les forces antiémeute de passer. Ces barrages routiers perturbent la livraison de marchandises et minent le commerce régional.