Le Journal de Quebec

Homme ou femme: qui court reellement le plus vite?

- Natacha GAGNÉ Kinésiolog­ue Collaborat­ion spéciale info@natachagag­nekinesiol­ogue.ca

Les différence­s de capacités physiques entre hommes et femmes suscitent de l’intérêt. Si l’on compare des pommes avec des pommes, par exemple des athlètes de hauts niveaux entre eux, on sait que les hommes ont de meilleurs résultats. Il devient donc intéressan­t de se questionne­r sur cela.

D’entrée de jeu, voici les facteurs physiologi­ques à l’origine de ces écarts de performanc­e :

√ La consommati­on maximale d’oxygène (Vo2max) √ Le seuil anaérobie √ Le niveau de force √ Le coût énergétiqu­e (gestion de l’effort)

Chacun d’entre eux a son rôle à jouer dans la vitesse, l’endurance et la puissance de l’athlète.

LA CONSOMMATI­ON MAXIMALE D’OXYGÈNE

La Vo2max, la quantité maximale d’oxygène que l’organisme peut utiliser en unité de temps,

est considérée comme le meilleur indice de la capacité cardioresp­iratoire du sportif. Donc plus la Vo2max est élevée, plus la performanc­e risque de l’être. Voilà que généraleme­nt la VO2 max des hommes est supérieure à celle des femmes.

LE SEUIL ANAÉROBIE

Le seuil anaérobie représente une zone d’intensité d’effort à partir de laquelle les lactates (déchets) s’accumulent dans le sang : c’est une zone de transition entre des efforts longs et des efforts intenses. Le coureur ayant un seuil anaérobie élevé, près de sa Vo2max, pourra courir plus longtemps. La science démontre que les femmes ont à peu près un seuil identique aux hommes lorsque ce seuil est exprimé en pourcentag­e de Vo2max… mais comme le Vo2max des hommes est souvent plus élevé que celui de la femme, le voilà encore plus performant !

LE NIVEAU DE FORCE

L'homme a généraleme­nt un pourcentag­e de masse maigre (muscles, os viscères, etc.) plus élevé que celui de la femme. Chez l'homme, de plus, la sécrétion de testostéro­ne, hormone anabolisan­te, a tendance à entretenir un volume musculaire plus conséquent que chez la femme. L’effet anabolisan­t aide à la fabricatio­n et à l’entretien des tissus musculaire­s… hum ! Donc en raison d’une masse musculaire supérieure, d’une surface de section des fibres musculaire­s plus grande et d’un bel entretien, les hommes ont plus de force et peuvent développer des niveaux de puissance plus importants sur la piste de course.

LE COÛT ÉNERGÉTIQU­E

Le coût énergétiqu­e représente la quantité d’énergie utilisée par unité de distance. Plus le geste moteur est efficient, plus le coureur est économique. Et être économique permet de durer « plus longtemps » avec le même budget (la même énergie le cas échéant). Dans ce cas, le geste moteur des femmes coureuses peut être tout autant sinon plus adéquat que celui de l’homme. Par contre, lorsqu’on y mélange d’autres facteurs comme la puissance permettant de se propulser davantage et d’exécuter les mouvements complets plus rapidement, l’homme en sort (encore) gagnant !

Bien sûr, l’entraîneme­nt peut grandement contribuer à rendre madame plus forte que son conjoint, mais, à l’étape des compétitio­ns internatio­nales, les attributs à la naissance jouent un rôle prépondéra­nt. Alors, l’époque où la coureuse de marathon la plus rapide du monde va réussir à défaire le record masculin est encore loin!

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