Difficile de trouver une place pour son poupon en CPE
Les listes d’attente poussent les parents vers le privé
Malgré la modulation des tarifs selon les revenus qui a accentué la concurrence entre les CPE et les garderies privées non subventionnées, un constat s’impose pour les nouveaux parents de Québec qui priorisent le CPE pour leur poupon : les listes d’attente sont si longues qu’ils n’ont souvent d’autre choix que de se tourner vers le privé.
C’est ce que plusieurs parents qui souhaitaient une place en CPE pour leur enfant ont exprimé au Journal. Même s’ils ont inscrit leur progéniture sur le guichet unique Place 0-5 avant la naissance, aucun appel n’a été reçu avant le retour au boulot.
« C’est sûr que c’est en pouponnière où il manque le plus de places. Le 0-18 mois et même le 0-24 mois, c’est davantage là qu’est la pression », confirme Élise Paradis, directrice générale du Regroupement des centres de la petite enfance (CPE) des régions de Québec et Chaudière-appalaches.
HAUSSE « HALLUCINANTE »
Selon Mme Paradis, un des problèmes réside dans la multiplication « hallucinante », des garderies privées non subventionnées, dont les places font partie des calculs du ministère de la Famille pour déterminer les besoins de chaque secteur.
« Sur un territoire où il y a plusieurs garderies privées non subventionnées, effectivement, les parents n’auront pas le choix de se rabattre sur ces places-là parce que le ministère n’y développera pas des places en CPE, puisqu’il juge qu’il y en a assez sur le territoire », expose-t-elle.
Dans la capitale, la situation est particulièrement difficile à Sainte-foy et au centre-ville, où plusieurs CPE sont situés en milieu de travail.
« Dans ces cas-là, il n’y a donc pas tant de places que ça réservées aux gens qui habitent le quartier, et le ministère ne tient pas compte [de cette réalité-là] dans ses calculs », rapporte la directrice générale.
La fratrie et les enfants des employés, comme prévu, sont aussi souvent priorisés dans les politiques d’admission propres à chaque service de garde, rappelle-t-elle.
TRICHERIE ?
Mme Paradis convient qu’il est possible que certains CPE « trichent » en faisant passer des enfants qui ont moins d’ancienneté sur les listes que certains autres enfants, mais elle estime que cette problématique est marginale.
« Il y en a trop peu des situations comme ça pour que ça explique que les gens ne trouvent pas de places », assure-t-elle.
Sur près de 25 000 places en services de garde sous permis dans la Capitale-nationale, 8268 sont dans des CPE, selon les plus récents chiffres du ministère de la Famille.
Le gouvernement a annoncé récemment la création de 2000 nouvelles places au Québec, dont la majorité seront en CPE. Parmi celles-ci, 307 sont prévues à Québec.