Le Journal de Quebec

Difficile de trouver une place pour son poupon en CPE

Les listes d’attente poussent les parents vers le privé

- SOPHIE CÔTÉ

Malgré la modulation des tarifs selon les revenus qui a accentué la concurrenc­e entre les CPE et les garderies privées non subvention­nées, un constat s’impose pour les nouveaux parents de Québec qui priorisent le CPE pour leur poupon : les listes d’attente sont si longues qu’ils n’ont souvent d’autre choix que de se tourner vers le privé.

C’est ce que plusieurs parents qui souhaitaie­nt une place en CPE pour leur enfant ont exprimé au Journal. Même s’ils ont inscrit leur progénitur­e sur le guichet unique Place 0-5 avant la naissance, aucun appel n’a été reçu avant le retour au boulot.

« C’est sûr que c’est en pouponnièr­e où il manque le plus de places. Le 0-18 mois et même le 0-24 mois, c’est davantage là qu’est la pression », confirme Élise Paradis, directrice générale du Regroupeme­nt des centres de la petite enfance (CPE) des régions de Québec et Chaudière-appalaches.

HAUSSE « HALLUCINAN­TE »

Selon Mme Paradis, un des problèmes réside dans la multiplica­tion « hallucinan­te », des garderies privées non subvention­nées, dont les places font partie des calculs du ministère de la Famille pour déterminer les besoins de chaque secteur.

« Sur un territoire où il y a plusieurs garderies privées non subvention­nées, effectivem­ent, les parents n’auront pas le choix de se rabattre sur ces places-là parce que le ministère n’y développer­a pas des places en CPE, puisqu’il juge qu’il y en a assez sur le territoire », expose-t-elle.

Dans la capitale, la situation est particuliè­rement difficile à Sainte-foy et au centre-ville, où plusieurs CPE sont situés en milieu de travail.

« Dans ces cas-là, il n’y a donc pas tant de places que ça réservées aux gens qui habitent le quartier, et le ministère ne tient pas compte [de cette réalité-là] dans ses calculs », rapporte la directrice générale.

La fratrie et les enfants des employés, comme prévu, sont aussi souvent priorisés dans les politiques d’admission propres à chaque service de garde, rappelle-t-elle.

TRICHERIE ?

Mme Paradis convient qu’il est possible que certains CPE « trichent » en faisant passer des enfants qui ont moins d’ancienneté sur les listes que certains autres enfants, mais elle estime que cette problémati­que est marginale.

« Il y en a trop peu des situations comme ça pour que ça explique que les gens ne trouvent pas de places », assure-t-elle.

Sur près de 25 000 places en services de garde sous permis dans la Capitale-nationale, 8268 sont dans des CPE, selon les plus récents chiffres du ministère de la Famille.

Le gouverneme­nt a annoncé récemment la création de 2000 nouvelles places au Québec, dont la majorité seront en CPE. Parmi celles-ci, 307 sont prévues à Québec.

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