Legault Superman

À n’en pas douter, et quoi qu’il en dise dans le but de projeter l’image du travailleur acharné, le chef caquiste s’accordera lui aussi des jours de vacances cet été. Tout comme le feront les chefs des autres partis.

Il faudrait en effet que M. Legault manque de la plus élémentaire des jugeotes pour se lancer dans une campagne aux horaires surchargés sans avoir pris un peu de repos après une session parlementaire aussi mouvementée.

Mais voilà, en langage caquiste, travailler très fort et sans relâche, c’est un peu comme une religion. Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-barrette, a d’ailleurs fait l’éloge, dans un livre paru en début d’année, du modèle américain où la semaine de 60 heures est valorisée.

UN MAUVAIS MODÈLE ?

À ses yeux, notre modèle québécois encourage la ruse et décourage l’honnêteté, et la loi du moindre effort prévaut trop souvent. Un pas de plus et M. Jolin-barrette traitait les Québécois de fainéants. Comme si la situation pouvait se résumer à la volonté de travailler ou non des gens.

Ça m’a rappelé Lucien Bouchard, pour qui justement les Québécois ne travaillaient pas assez. Soucieux d’atteindre le déficit zéro, ce dernier voulait faire plus avec moins. François Legault, lui, parle de « faire plus, faire mieux », l’essentiel du message qu’il souhaite porter d’ici l’élection du 1er octobre.

Pour faire mieux, justement, M. Legault devra prendre le temps de refaire ses réserves d’énergie afin d’éviter de se positionner comme son pire ennemi pendant la longue campagne électorale.

Sa formation pour améliorer ses discours et sa maîtrise de l’anglais ne sera pas suffisante lorsque viendra le temps de débattre ou de se montrer convaincant. C’est là que son esprit ragaillardi par les vacances s’avérera, comme pour tous les travailleurs, un précieux atout.