Le Journal de Quebec

La glace carbonique pour combattre les rats à New York

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NEW YORK | (AFP) Un museau et deux petits yeux noirs surgissent du trou, trop tard : un pied les recouvre déjà, et l’orifice va être bientôt rempli de glace carbonique, synonyme de mort certaine pour ce rat et nouvelle arme fatale des services sanitaires new-yorkais.

L’équipe de Rick Simeone, directeur du service antiparasi­taire de New York, est à pied d’oeuvre dans le parc Sara D. Roosevelt, situé dans le Lower East Side, l’un des plus anciens quartiers de Manhattan.

La veille, ils ont passé plus de trois heures à repérer toutes les entrées de terriers, 67 au total. Selon le mode de calcul généraleme­nt utilisé, ils pourraient être plus de 250 rattus norvegicus, leur nom scientifiq­ue, à résider ici.

Terrier par terrier, l’équipe dépose, dans chaque trou, plusieurs petites pelletées de ce qui ressemble à des glaçons. Il s’agit de glace carbonique, du gaz carbonique refroidi, sous forme solide.

À températur­e ambiante, le dioxyde de carbone va reprendre sa forme gazeuse et asphyxier les rats, qui le plus souvent dorment à cette heure de la journée. En moyenne, 90 à 100 % des rongeurs sont exterminés.

RÉVOLUTION

« C’est une révolution pour les parcs et les espaces verts », affirme M. Simeone, dont le service, qui comprend environ 160 personnes, dépend du départemen­t municipal de la santé. « On entend toujours que les rats gagnent la bataille. Mais ceci change la donne. »

Présents à New York depuis le milieu du 18e siècle, les rats, responsabl­es de la transmissi­on de nombreuses maladies, seraient environ deux millions dans la capitale financière américaine, selon une étude publiée en 2014 par un doctorant de l’université Columbia.

On en voit souvent dans la rue ou dans le métro. Une vidéo célèbre postée sur Youtube en 2015 en montrait même un traînant une tranche de pizza dans les escaliers du métro.

Leur durée de vie moyenne est d’environ 6 à 7 mois seulement dans la cité portuaire, mais une femelle peut mettre au monde jusqu’à 100 petits par an.

John Stellberge­r est le premier à avoir utilisé la glace carbonique contre les rats aux États-unis, en 2012, sur une idée d’un de ses employés.

Patron D’EHS Pest Control, une société antiparasi­taire, Stellberge­r raconte en avoir parlé aux services sanitaires de Boston. En 2016, ces derniers tentent l’expérience, immédiatem­ent concluante.

Début 2018, après plusieurs mois de tests, les autorités de la ville de New York ont officielle­ment adopté cette technique antirats, rejoignant Boston, Chicago et Washington.

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