Le Journal de Quebec

Le message de Simon Kean

Sa victoire expéditive contre Adam Braidwood a dissipé plusieurs doutes à son sujet

- MATHIEU BOULAY

SHAWINIGAN | Avant son combat contre Adam Braidwood, les amateurs et les observateu­rs émettaient des doutes à l’endroit de Simon Kean. Samedi soir, devant une bonne foule au Centre Gervais Auto, le Trifluvien les a effacés pour de bon avec sa victoire par K.-O. au troisième round.

Kean voulait démontrer dans ce duel qu’il n’est pas du même niveau que Braidwood. Il a réussi sa mission avec brio, surtout en raison de son jab puissant et précis. Par la suite, sa main droite a fait le reste des dommages. Une performanc­e sans bavure.

« J’ai prouvé au monde que j’étais 100 fois meilleur que lui et j’ai dominé sur toute la ligne, a mentionné Simon Kean quelques minutes après le combat. Je m’attendais à ce type de domination. On est en 2018 et on peut faire de la vidéo. On peut voir ce dont l’adversaire à l’air.

« Je trouvais qu’il encaissait bien et qu’il avait une bonne mâchoire. Une fois que j’ai commencé à le connecter, je savais que j’allais le faire tomber dans les secondes qui allaient suivre. Je donne du crédit à Adam. C’est un guerrier. La hache de guerre est enterrée. »

Est-ce que Braidwood était surévalué en raison de sa victoire contre Éric MartelBaho­éli et de son gabarit ? On peut penser que oui.

Il n’a jamais été dans le coup et il accusait toujours une seconde de retard à chaque frappe ou déplacemen­t de Kean. Ce fut davantage un défi pour la force mentale du Québécois avec toutes les attaques de Braidwood sur les réseaux sociaux durant la dernière année.

RECONNAISS­ANCE TARDIVE

Au Québec, certains athlètes tardent à obtenir la reconnaiss­ance qu’ils méritent. C’est un aspect qui dérange Kean. « Georges St-pierre est devenu une vedette aux États-unis avant de l’être au Québec. Parfois, au Québec, on a de la misère à croire qu’une personne locale peut devenir un top mondial. Il y a plein de gens en Mauricie qui pensent que je fais de la boxe pour le plaisir.

« Ils ont de la difficulté à croire qu’une personne du Cap-de-la-madeleine, qui est pratiqueme­nt leur voisin, puisse se rendre au top. Plusieurs personnes pensaient que j’allais perdre, mais ils ne savaient pas pourquoi. Ils disaient que Braidwood frappe fort, mais moi aussi, je frappe fort. »

Son entraîneur Jimmy Boisvert abondait dans le même sens. « Cette victoire vient de lancer un message important, a-t-il mentionné. Lorsque je voyais les commentair­es qui ne croyaient pas en Simon et qui souhaitaie­nt que Braidwood lui sacre une volée, ça me dérangeait un peu.

« Braidwood n’a pas eu la chance de l’atteindre quatre fois. Il a fini sur le dos en plus d’être coupé. Je suis bien content d’avoir fermé la trappe à tout le monde.»

VERS UN TITRE CANADIEN ?

Kean prendra quelques semaines de vacances avant de retourner au gymnase. Il a besoin de temps pour refaire le plein sur les plans mental et physique. Le Grizzly a déjà un objectif clair en tête.

« Il y a une ceinture canadienne qui traîne. J’aimerais bien cela aller la chercher. Je viens d’en gagner une deuxième [WBC francophon­e], mais je suis un peu mégalomane. Les ceintures, je les veux toutes.

 ?? PHOTO MARTIN CHEVALIER ?? Adam Braidwood a dû s’incliner devant la puissance de Simon Kean, qui l’a envoyé au pays des rêves au troisième round.
PHOTO MARTIN CHEVALIER Adam Braidwood a dû s’incliner devant la puissance de Simon Kean, qui l’a envoyé au pays des rêves au troisième round.

Newspapers in French

Newspapers from Canada