Labeaume accusé de faire diversion
L’opposition a accusé le maire hier de faire diversion dans le dossier du métro aérien, alors que ce dernier a sorti l’artillerie lourde en demandant l’intervention de L’UPAC.
Le dossier du métro aérien a continué de faire jaser, hier, quelques jours après que Le Journal eut révélé la tenue d’une rencontre entre les promoteurs Pricewaterhousecoopers (PWC) et Arup et un directeur de la Ville de Québec, Charles Marceau.
Après avoir d’abord affirmé la semaine dernière qu’il n’avait jamais entendu parler de ce projet estimé à 700 millions $ de moins que le tramway, le maire de Québec avait soutenu que les promoteurs avaient usé d’un faux prétexte pour rencontrer le directeur des grands projets et avaient ensuite tenté d’obtenir un contrat de gré à gré, ce que le consortium a nié.
Hier, il a surpris tout le monde en déclarant que le dossier serait transféré à l’unité permanente anticorruption (UPAC).
« C’est une matière qui doit être regardée par L’UPAC absolument », a-t-il laissé tomber, en s’en prenant une fois de plus au Journal pour ne pas avoir appelé la Ville avant de publier le reportage.
« IL L’A ÉCHAPPÉ »
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, dénonce l’« exercice de diversion ». « Il l’a échappé », a-t-il commenté. Il s’étonne que M. Labeaume ait mis autant de temps à signaler les gestes du promoteur. « S’il y avait matière à l’envoyer à L’UPAC, il aurait dû le faire en septembre. »
Régis Labeaume en a ajouté une couche en soirée, lorsque, interpellé par M. Gosselin au conseil municipal, il a soutenu que « tout le monde cherche chez Pricewaterhousecoopers qui a permis d’embarquer dans ce projet-là ». Avant d’ajouter : « Ça sent pas bon. »
Or, selon nos informations, la première rencontre impliquant le PDG de Québec International, Carl Viel, s’était justement déroulée dans les bureaux de PWC à Montréal.
Le porte-parole du consortium, Louis Aucoin, a accueilli la nouvelle de la plainte à L’UPAC avec incrédulité, martelant qu’il s’agit d’un « geste politique ».
« Ça serait bien la première fois qu’on déclenche une enquête sur des firmes dûment inscrites au Registre des lobbyistes et qui signent le registre de l’hôtel de ville en y entrant à l’invitation de la direction générale. Si cette enquête se tient, ce sera probablement la plus courte enquête de l’histoire. » Carl Viel n’a pas rappelé Le Journal. — Avec la collaboration
de Jean-luc Lavallée