Labeaume doit s’expliquer
Le maire de Québec doit s’expliquer sur son intention de faire cheminer le dossier de métro aérien à L’UPAC, à défaut de quoi il donne l’impression d’un politicien qui agit de manière irresponsable dans le seul but de faire diversion.
Lorsqu’il paraît mal, le maire a pris l’habitude de jeter le blâme sur autrui. C’est ce qu’il fait aux dépens du Journal depuis la parution, jeudi, d’un excellent reportage de JeanLouis Fortin, chef du Bureau d’enquête, à propos d’un projet de métro aérien présenté à la Ville en 2017.
M. Labeaume a notamment déclaré qu’il ne comprenait pas que Le Journal ait mis un dossier à la une sans faire « un seul appel à quiconque à la Ville ». Selon lui, ça s’appelle ne pas vouloir savoir la vérité et c’est dur pour la confiance.
Mon collègue détenait au contraire toutes les informations pertinentes et des plus fouillées concernant le projet de métro aérien. Il n’y avait pas lieu de contacter la Ville ou le maire, dont ce n’était pas le projet, pour valider une quelconque information.
Tel que le commande tout suivi d’une nouvelle, il était à propos de recueillir plutôt les commentaires du maire le jour de la publication, ce qui a été fait.
En aucun cas, le reportage n’a en effet consisté à commenter le projet, mais plutôt à l’exposer et à l’expliquer. C’est un travail journalistique, sans lequel les contribuables ne seraient même pas au fait de son existence.
Au lieu de donner des leçons douteuses de journalisme, Régis Labeaume devrait mieux communiquer avec les membres de son équipe. Ça lui aurait évité de véhiculer de fausses informations à savoir si le projet avait été présenté ou non à la Ville.
MANQUE DE TRANSPARENCE
Par ailleurs, ce dossier fait ressortir le fait que l’administration Labeaume n’a pas présenté aux contribuables de Québec ni au gouvernement toutes les perspectives avant d’arrêter son choix sur un tramway.
On a agi dans l’urgence, dans la perspective de l’élection provinciale qui s’amenait à grands pas, avec la possibilité qu’un gouvernement caquiste prenne le pouvoir à l’automne. La CAQ a appuyé le projet, certes, mais y a apposé plusieurs conditions.
C’est sans doute ce qui fait trembler M. Labeaume, pour qui le tramway pourrait constituer un grand legs politique.