« Ça ne se pardonne pas »
Liliane Belleau peut excuser celle qui est responsable de la mort de sa petite-fille
Sept ans après l’accident de voiture dans lequel Valérie Gagné a perdu la vie, sa grand-mère jure qu’elle ne pardonnera « jamais » à la conductrice qui a été jugée responsable du drame, la semaine dernière, au palais de justice de Québec.
Le 8 octobre 2011, Valérie Gagné, 24 ans, est décédée dans un capotage sur le boulevard Wilfrid-hamel à Québec. Cynthia Gaulin était au volant, elle qui n’avait ni expérience de la route ni permis de conduire. Trois heures après le moment fatidique, la femme alors âgée de 20 ans présentait toujours un taux d’alcoolémie environ deux fois supérieur à la limite permise.
« Elle a enlevé ma petite-fille. Ça fait sept ans qu’on attendait ça », laisse tomber Liliane Belleau.
La grand-mère rapporte que les suites de l’accident ont été accablantes pour la famille. « Ç’a tout brisé », s’attriste-t-elle.
Durement affligée par le décès de sa fille, la mère de Valérie « n’aura pas vécu assez longtemps pour entendre le jugement », regrette Mme Belleau. Sa santé s’est rapidement détériorée après la tragédie. Puis le chagrin a laissé place à la maladie, un cancer l’emportant quelques mois après l’issue du premier procès, en 2015.
« Ma seule déception, c’est que sa mère n’ait pas pu être là », confie la dame, qui invite toutes les victimes à « se tenir debout » devant le système judiciaire.
LONGUE PEINE
Malgré le verdict de culpabilité, Liliane Belleau ne compte pas pour autant tourner la page sur ce long combat devant les tribunaux. Elle n’entend pas non plus pardonner à celle à qui la cour a imputé la mort de sa petite-fille. « Jamais, jamais » elle ne l’excusera, insiste-t-elle, espérant qu’« une longue peine » lui sera infligée.
« Ça ne se pardonne pas. Elle a trop essayé de mettre ça sur le dos de la petite », estimet-elle, faisant référence aux arguments de la défense, qui plaidait que Valérie Gagné avait obstrué la vue de la conductrice.
Album photo de sa petite-fille en main, Mme Belleau assure qu’elle a autant de clichés de Valérie qui tapissent son appartement. Elle pense chaque jour à sa « petite », évoquant qu’elles « étaient toujours ensemble » et qu’elles partageaient leurs « secrets ».
« Tant que je vais vivre, la petite va toujours être avec moi », affirme la grandmère, qui se dit impatiente que « justice soit rendue » le 18 septembre prochain, date à laquelle la peine de Cynthia Gaulin devrait être prononcée par le juge JeanPaul Decoste.