Le Journal de Quebec

Les États-unis ne deviendron­t pas « un camp de migrants »

Donald Trump reste ferme malgré le tollé provoqué par la séparation de familles

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a revendiqué hier sa fermeté extrême aux frontières, malgré le tollé provoqué par la séparation de plus de 2300 mineurs arrachés à leurs parents sans papiers, en affirmant qu’il ne laisserait pas les États-unis devenir « un camp pour migrants ».

Le président américain a de nouveau rejeté la responsabi­lité de cette situation sur la minorité démocrate qui empêche, selon lui, toute avancée sur une réforme migratoire.

« Ce qui arrive est tellement triste. Et cela pourrait être réglé rapidement, magnifique­ment, et nous serions en sécurité.

« Les États-unis ne deviendron­t pas un camp pour migrants et ne deviendron­t pas un centre de rétention pour réfugiés », a promis Donald Trump.

Depuis l’annonce de la politique américaine de « tolérance zéro » début mai, 2342 enfants et jeunes migrants ont été séparés de leurs familles (du 5 mai au 9 juin), selon les nouveaux chiffres officiels.

Supermarch­é reconverti, vastes bâtiments, ces adolescent­s et jeunes enfants sont parfois logés dans des espaces grillagés, près de la frontière avec le Mexique.

« Je ne veux pas qu’ils arrêtent mon père, je ne veux pas qu’ils l’expulsent », dit une voix féminine déchirée tandis que des pleurs et cris d’enfants résonnent derrière, sur un enregistre­ment, qui daterait de la semaine dernière dans l’un de ces centres, diffusé hier par le site d’investigat­ion Propublica. La jeune fille n’a pas été identifiée.

« J’ai vu des tonnes d’enfants massés ensemble dans de grands enclos grillagés », a témoigné un sénateur démocrate, Chris Van Hollen, après avoir visité un centre dimanche au Texas.

L’ONU INDIGNÉE

D’autres élus ont visité hier des établissem­ents en Californie, la chef des démocrates à la Chambre des représenta­nts, Nancy Pelosi, dénonçant ensuite « une politique inhumaine et barbare ».

« Inadmissib­le », s’est indignée L’ONU. « Ce n’est rien de moins que de la torture », a renchéri Erika Guevara-rosas de L’ONG Amnesty Internatio­nal, justifiant ses mots en soulignant « la sévère souffrance mentale infligée intentionn­ellement sur ces familles » pour « en décourager d’autres d’essayer d’entrer aux États-unis ».

Rarissime interventi­on dans un sujet politique brûlant, la première dame Melania Trump a dit dimanche « détester voir des enfants séparés de leur famille ».

Pour l’administra­tion Trump, l’équation est simple : plus question de relâcher des sans-papiers parce qu’ils ont été interpellé­s en compagnie de mineurs qui ne peuvent être détenus avec eux, dans l’attente de leur hypothétiq­ue retour devant le juge, comme c’était la pratique sous le démocrate Barack Obama.

Tous les clandestin­s surpris du côté américain de la frontière sont donc désormais poursuivis et écroués... et leurs enfants doivent être hébergés de leur côté.

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Cette Hondurienn­e a été arrêtée à la frontière et sera écrouée aux États-unis tandis que sa fille doit rester du côté mexicain. PHOTO AFP

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