Nouvelle défaite sur le Brexit pour Theresa May
Le Parlement aura un droit de veto sur l’accord final
LONDRES | (AFP) La Chambre des lords a infligé hier une nouvelle défaite à la première ministre britannique Theresa May en adoptant à une large majorité un amendement offrant au Parlement un droit de veto sur l’accord final de Brexit, en cours de négociation entre Londres et Bruxelles.
L’amendement, présenté par lord Hailsham, a été adopté par 354 voix contre 235, contre la volonté du gouvernement.
Le texte doit retourner demain devant les députés, qui pourraient infliger un nouveau camouflet à Mme May. Plusieurs membres de sa majorité conservatrice ont en effet annoncé leur intention de voter pour cet amendement qui permettrait au Parlement de façonner le résultat de la future relation avec L’UE dont le RoyaumeUni doit sortir fin mars 2019.
« Ce gouvernement cherche à éviter un vote [sur l’accord final] par tous les moyens. Je veux m’assurer que le Parlement pourra exprimer un vote qui compte, et je ne veux pas laisser passer cette chance », a déclaré lord Hailsham.
À la tête d’une très courte majorité parlementaire de 10 sièges, la première ministre était parvenue la semaine dernière à éteindre la contestation des députés europhiles de son parti en leur promettant un amendement de compromis. Pour finalement ne proposer qu’un vote consultatif aux parlementaires et non la possibilité de renvoyer le gouvernement à la table des négociations en cas de désaccord sur le résultat obtenu, réveillant la rébellion.
GOUVERNEMENT MENACÉ ?
« Cela nie totalement l’objet de l’amendement, qui était de donner la parole aux députés », avait jugé le conservateur Dominic Grieve, l’un des leaders de la révolte, accusant Mme May d’avoir renié sa promesse. Avant de menacer : « Nous pouvons faire tomber le gouvernement. »
Dimanche, Mme May lui avait rétorqué qu’elle avait entendu les préoccupations du Parlement, mais qu’il ne pouvait pas prétendre « lier les mains du gouvernement dans les négociations ni contrer la volonté du peuple britannique, de quitter L’UE ».
Des propos allant dans le sens des conservateurs partisans d’une rupture franche avec L’UE, qui accusent les europhiles de vouloir dicter la marche à suivre et de chercher à s’opposer au processus du Brexit ou à le diluer.