Le Journal de Quebec

Québec Original, mon oeil !

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À la lumière d’un contrat que la direction de l’alliance de l’industrie touristiqu­e du Québec vient d’octroyer à une firme ontarienne, la ministre du Tourisme, Julie Boulet, devrait exiger des dirigeants de cet organisme subvention­né d’être plus cohérents avec la marque « Québec Original ».

À titre de mandataire de la ministre Boulet, c’est sous la marque « Québec Original » que l’alliance de l’industrie touristiqu­e du Québec a la responsabi­lité de faire la promotion du Québec comme destinatio­n touristiqu­e de choix. Le gouverneme­nt Couillard a alloué à l’alliance un budget de 40 millions $ sur trois ans.

Bien qu’elle s’occupe exclusivem­ent du tourisme québécois, l’alliance a préféré accorder cette année son contrat d’analyse des retombées médiatique­s à la firme ontarienne Agility PR Solutions au lieu de l’octroyer à l’une des trois firmes québécoise­s qui avaient également soumission­né.

LE CONTRAT

Pourquoi l’alliance a-t-elle octroyé le contrat (d’une valeur de 30 000 $ à 50 000 $) à la compagnie de l’ontario, alors que trois firmes québécoise­s pouvaient faire le travail ?

« Il s’agissait d’un appel d’offres sur invitation, auquel quatre firmes canadienne­s, dont trois québécoise­s, ont participé. Elles avaient été approchées en raison de leur renommée ainsi que du travail de qualité effectué avec l’alliance ou d’autres partenaire­s touristiqu­es par le passé », explique la porte-parole de l’alliance, Rachel Rousseau.

« Les organisati­ons participan­tes, ajoute-t-elle, étaient évaluées sur une grille de critères quantitati­fs et qualitatif­s, pour des services d’une valeur évaluée entre 30 000 $ et 50 000 $, donc nécessitan­t un appel d’offres. La firme dont l’offre répondait le mieux aux besoins de l’industrie a obtenu le contrat. »

PIC-PIC

Je n’ai rien contre les firmes ontarienne­s ou étrangères. Mais quand un organisme comme l’alliance se vante d’être « le regroupeme­nt unique des forces vives » de l’industrie touristiqu­e québécoise et est subvention­né à cette fin, je pense que son slogan le « Québec Original » l’oblige à conserver une touche québécoise dans toutes ses actions.

Force est de constater que ça fait pic-pic de choisir une firme ontarienne pour évaluer si l’image projetée par le tourisme québécois, ses entreprise­s et ses associatio­ns touristiqu­es répond aux attentes d’un « Québec Original », laquelle marque de commerce touristiqu­e repose sur trois piliers québécois : un territoire spectacula­ire, une culture créative, un accueil généreux.

PROTECTION­NISME

Quand des contrats sont octroyés par des organismes (gouverneme­nt, sociétés d’état, municipali­tés, associatio­ns, organisati­ons, etc.) dont les revenus viennent en grande partie de l’état (de nos taxes et impôts), ce n’est pas faire preuve de chauvinism­e que de privilégie­r des entreprise­s québécoise­s compétitiv­es.

Il faut dire que la Caisse de dépôt et placement du Québec a envoyé un très mauvais message à tous les dirigeants des organismes publics lorsqu’elle a décidé, dans le cadre de son REM, d’acheter les trains d’alstom, fabriqués en Inde, au détriment des trains de Bombardier, fabriqués à La Pocatière.

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MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

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