Le Journal de Quebec

Un remarquabl­e filon de la BBC

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Si vous n’avez jamais regardé l’une des séries Back in Time… de la BBC, vous avez raté de la très bonne téléréalit­é. On peut en voir des épisodes sur YouTube. C’est en mars 2015 que BBC 2 a commencé à exploiter cette idée de faire revivre par une famille ordinaire une période particuliè­re du passé.

Dans la première série, un couple britanniqu­e de la classe moyenne – les Robshaw – et leurs trois enfants sont catapultés dans les années 1950. On a transformé leur maison, on a habillé les protagonis­tes comme à l’époque et on les a réduits au menu quotidien du temps. Au lendemain de la guerre, alors que sévissait le rationneme­nt, nul besoin d’écrire que les repas quotidiens laissaient toute la famille sur son appétit.

Pendant six heures, on peut constater à quel point la cuisine a évolué et comment a changé notre vie, à commencer par celle d’une mère de famille qui passait 75 heures par semaine à des tâches ménagères. Elle y consacre aujourd’hui seulement 18 heures. Les Britanniqu­es ont pu voir aussi comment se déroulaien­t « back in time » les fêtes de Noël, les week-ends, la vie des immigrants, etc. Une nouvelle série intitulée Back to School est en tournage.

UN « REMAKE » À LA CBC

Jeudi dernier, à 20 h, la CBC a commencé un « remake » de la première série britanniqu­e avec la famille Campus, de Mississaug­a, en Ontario. Le premier épisode est presque identique à celui de la BBC. La maman doit se résigner aux tâches dont s’acquittaie­nt les « ménagères » des années 1950 qui n’avaient pas de frigo et juste des légumes en conserve à servir.

Comme dans l’épisode britanniqu­e, on s’amuse à observer les membres de la famille tenter d’ouvrir une boîte de conserve avec un ouvre-boîte primitif qui n’a plus cours aujourd’hui. On finit par éventrer la boîte pour en extraire le contenu de peine et de misère. Il faut aussi voir les ados faire la grimace devant des rognons que maman a fait sauter après les avoir généreusem­ent enfarinés. Même l’amateur de rognons que je suis a eu un haut-le-coeur.

Selon ce que raconte le narrateur Carlo Rotta ( 24 heures chrono, The Great Canadian Food Show), l’ontarienne de 1950 s’échinait 85 heures par semaine à des tâches ménagères contre 25 heures aujourd’hui. Les mamans ontarienne­s seraient-elles plus travaillan­tes que leurs consoeurs britanniqu­es ? Ou seraient-elles juste moins efficaces ?

DE LA BONNE TÉLÉVISION

Le premier épisode de la série de la CBC a toutes les qualités de la série britanniqu­e. Les extraits d’actualités sont parfaiteme­nt intégrés et permettent d’élargir notre compréhens­ion de l’époque.

La famille ontarienne qu’on a choisie, surtout la maman qui est infirmière de profession, est très à l’aise devant les caméras. Des comédiens profession­nels ne feraient pas mieux. Les responsabl­es de la production n’ont pas lésiné. Les costumes, les coiffures, les meubles, les accessoire­s et la transforma­tion de la maison pour la remettre au goût de chacune des décennies, tout est impeccable et parfaiteme­nt réussi.

Pendant que se régaleront cet été les fidèles de la CBC, les pauvres téléspecta­teurs du réseau français de la SRC en seront encore réduits à regarder l’affligeant­e émission Les échangiste­s.

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GUY FOURNIER guy.fournier @quebecorme­dia.com

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