Labeaume hors contrôle
Départ de son bras droit dans la tourmente, avalanche de plaintes sur la gestion des déchets, imbroglios impliquant le directeur des grands projets : ça craque de partout à l’hôtel de ville de Québec, où le maire n’a jamais paru aussi peu en contrôle.
Quand un politicien se met à blâmer les médias tous azimuts sur toutes sortes de dossiers, c’est qu’il est en sérieuse perte de contrôle. Le maire avait aussi fait une démonstration du genre lors de « l’épisode Clotaire Rapaille » en 2010, où il s’était montré très agressif, lors d’un point de presse.
En réalité, il n’avait que lui-même à blâmer pour s’être engagé avec un personnage aussi douteux.
Ainsi, Régis Labeaume a connu des moments plus difficiles depuis son arrivée en 2007, mais il a toujours fini par se reprendre et faire oublier ses écarts.
Ces derniers temps, et malgré qu’il devrait tabler sur le projet le plus important de sa carrière de maire, il projette au contraire l’image d’un politicien égaré et colérique, qui communique mal avec son entourage à la Ville.
C’est peut-être le résultat de l’usure du pouvoir, et du fait qu’à régner trop longtemps en maître sur un territoire, on finit par se croire intouchable. Qui sait.
PROMOTION DU TRAMWAY
À propos du métro aérien, projet dont le dévoilement dans nos pages l’a profondément frustré pour d’obscures raisons, M. Labeaume aurait très bien pu se contenter de dire qu’il le trouvait laid et inapproprié pour une ville patrimoniale comme Québec.
Il aurait pu exposer qu’il craignait que ce soit trop bruyant – c’est l’une des critiques qui revient ailleurs dans le monde à propos de ce genre d’installation – ou qu’il y aurait des dépassements de coûts comme on en voit souvent avec des projets en partenariat public-privé (PPP).
Soucieux de concrétiser le projet de tramway, M. Labeaume ne voudrait surtout pas que d’autres projets viennent brouiller les cartes, surtout que Lévis s’y montre intéressé et serait mieux desservi.
Dans ces circonstances, la meilleure stratégie à adopter consisterait à promouvoir son projet sur toutes les tribunes et à s’assurer que le tout percole, que les gens continuent d’y croire.
Il ne doit surtout pas tenir l’adhésion de la population au tramway pour acquise, comme il l’a fait avec le SRB, qui fut au centre de la pire opération de relations publiques de l’administration Labeaume.