Jacques Bienvenue
Le véhicule que vous voyez ici n’est pas un Volvo XC90 qui a rétréci au lavage, mais il est bel et bien un produit de cette marque suédoise. C’est le XC40, son premier VUS compact, une nouveauté destinée à élargir sa clientèle.
Voici le XC40, le premier utilitaire compact de Volvo. Cette nouveauté per- met au constructeur suédois d’offrir, pour la première fois de son histoire, un trio de VUS de conception moderne. Il sera le complément du XC60, un modèle de taille moyenne lancé l’an dernier, et du XC90, un modèle à sept places qui a fait ses débuts en 2014. Vendus dans le monde entier, ces trois véhicules desservent les créneaux qui affichent la plus forte croissance, ce qui ouvre la voie à une accélération des ventes de la marque, chose dont les concessionnaires ne se plaindront sûrement pas.
À son niveau, ce nouveau venu rivalisera avec une panoplie de rivaux dans une catégorie de produits de luxe qui s’est diversifiée à un rythme effarent en quelques années. Il servira d’alternative à des modèles comme les BMW X1 et X2, l’audi Q3, les nouveaux Lexus UX, la Jaguar E-pace, le Mini Countryman, sans oublier les jumeaux Infiniti QX30 et Mercedes-benz GLA.
Or, pour assurer le succès d’un produit de ce genre, destiné à une clientèle soucieuse de distinction influencée par l’image de marque, le nerf de la guerre est l’originalité. À cet égard, Volvo a réussi à insuffler au XC40 un caractère unique en lui dessinant une silhouette originale. Ce petit Volvo se distingue de ses rivaux par ses formes droites et anguleuses, ses nombreux agencements de couleurs deux tons et sa calandre concave, qui rend hommage à la Volvo P1800. À cela s’ajoutent des blocs optiques avant à double bandes de DEL formant un « T » à la manière du marteau du dieu Thor de la mythologie scandinave, un élément de design commun à tous les produits de cette marque.
TROIS MODÈLES, TROIS NOMS PARTICULIERS
Au Canada, où ce véhicule est encore nouveau (sa commercialisation n’a débuté qu’en mars), le constructeur propose une gamme constituée de trois modèles bien équipés. Leurs noms sont inhabituels, car chez Volvo, on ne fait pas grand-chose comme les autres. Alors, ne cherchez pas d’acronymes insignifiants du genre LX, RS ou GT pour désigner ces modèles. Ici, on offre plutôt un XC40 Momentum, modèle d’entrée de gamme, un R-design, modèle plus sophistiqué auquel le constructeur prête une impression de sportivité, et, enfin, l’inscription, modèle le plus cossu du lot.
Les deux premiers peuvent être différenciés de la masse par un toit de couleur contrastante. Ce moyen original de singulariser un véhicule a été emprunté à la marque Mini, qui l’exploite avec succès depuis son retour sur le marché. Dans le cas du XC40 Momentum, le traitement deux tons constitue une option valant 300 $, et le toit est blanc. Pour le R-design, par contre, le toit noir lustré ne gonfle pas le prix. D’ailleurs, tous les
XC40 R-design ont une peinture deux tons, à moins de choisir une carrosserie… noire ! Pour l’inscription, enfin, le constructeur n’offre que des teintes unies plutôt classiques (pas de rouge) avec des moulures d’ailes et des bas de caisse noirs, sans plus. On estime sans doute que cela convient mieux à un modèle qui se veut résolument luxueux.
Dans les trois cas, la dotation et la finition sont à la mesure d’un petit véhicule destiné à rivaliser avec des BMW, Mercedes et autres modèles de cette trempe. Les sièges baquets sont moulants et supportent bien le corps, et leurs revêtements (surtout le cuir) sont de bonne qualité. L’écran tactile de 9 po étalé verticalement au centre du tableau de bord donne un look moderne dans un ensemble sobre. Quant à l’espace à bagages, il est généreux compte tenu de la taille du véhicule. Son volume utile, qui varie de 460 à 1 336 L grâce aux dossiers rabattables de la banquette arrière, s’apparente à celui du Q3, mais le coffre du X1 s’avère nettement plus volumineux (ce sont les deux modèles qui dominent ce créneau).
Sous le capot, on retrouve le T5 de Volvo, un moteur que partagent tous les produits de la marque. Pour le XC40, ce 4-cylindres à turbocompresseur de 2,0 L livre 248 ch et produit ses 258 lbpi de couple entre 1 800 à 4 800 tr/min. Avec autant de couple et la boîte de vitesses automatique Geartronic à 8 rapports, qui est bien étagée, le T5 ne semble jamais à court de souffle. Ce moteur, qu’il faut nourrir de carburant super, permet au XC40 de franchir les 100 km/h en 6 s et des poussières. Cette fougue se reflète cependant dans une consommation relativement élevée, comme en témoigne la moyenne de 9,2 L/100 km obtenue lors de notre essai.
Au Canada, le constructeur n’offre pas le moteur T4 qui est proposé aux automobilistes étatsuniens. Cette variante du T5, qui est moins puissante (187 ch et 221 lb-pi), est réservée à des modèles à deux roues motrices (avant). Chez nous, tous les XC40 sont dotés d’une transmission intégrale.
Par ailleurs, au moment de lancer le XC40, le constructeur avait annoncé qu’il préparait aussi des variantes électrifiées. On verra donc peut-être bientôt s’ajouter à la gamme de ce véhicule des modèles entraînés par un groupe motopropulseur hybride ou un moteur 100 % électrique.
UN XC40 SUR… ABONNEMENT
Mais avant l’électrification du XC40, c’est plutôt une manière différente de l’obtenir qu’on découvrira. En présentant ce nouveau véhicule au Salon de l’auto de Montréal, en janvier, un porte-parole de la marque a confirmé que le service « Care by Volvo » sera
offert au pays, et ce, dès cette année.
Le constructeur le qualifie de « service exhaustif ». En fait, il s’agit d’un service d’abonnement mis en place pour offrir aux clients une grande variété de services et un accès élargi aux produits de la marque.
Pour une mensualité (qui n’a pas encore été chiffrée), le client aura droit à l’entretien de son XC40, ce qui comprendra le service, les pièces et même les pneus pour les quatre saisons. Un voiturier pourra également réaliser certaines tâches en l’absence du propriétaire, comme livrer des emplettes faites à distance dans le véhicule, ou faire le plein d’essence.
Ce service donnera aussi accès à l’ensemble de la gamme Volvo pour permettre au client de mieux s’équiper pour diverses situations. Il lui sera possible de remplacer son XC40, par exemple, par un XC90, pour simplifier un déménagement ou faire du tourisme. Non, Volvo ne fait pas les choses comme les autres !