Le Journal de Quebec

Paul Desmarais interrogé pendant 10 heures

La police belge enquête sur des dons à l’état islamique

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AGENCE QMI | Le grand patron de Power Corporatio­n, Paul Desmarais Jr., a été interrogé pendant une dizaine d’heures par la police en décembre dernier, concernant le versement d’argent au groupe État islamique par le géant du ciment Lafargehol­cim, dont il est l’un des administra­teurs, a rapporté le Globe and Mail.

Il était déjà connu que M. Desmarais avait été interrogé et mis sous écoute par la police belge relativeme­nt à ce dossier impliquant le versement à l’état islamique et d’autres groupes de rebelles présents en Syrie de plus de 15,5 millions $ US par Lafargehol­cim, entre 2011 et 2015.

Toutefois, les détails entourant l’interrogat­oire n’avaient pas été révélés.

Samedi, le quotidien The Globe and Mail a rapporté que M. Desmarais, qui est président du conseil de Power Corporatio­n et co-chef de la direction du groupe, avait été interrogé à Bruxelles le 13 décembre dernier de 9 h à 19 h par les policiers.

La Financière Power, une filiale de Power Corporatio­n, détient une importante participat­ion dans l’entreprise belge Groupe Bruxelles Lambert (GBL), un actionnair­e de premier plan de Lafargehol­cim. GBL a deux représenta­nts au conseil d’administra­tion de la compagnie de ciment. Paul Desmarais Jr. est l’un des deux.

PAIEMENTS AUX TERRORISTE­S

Citant des documents juridiques qu’il a pu consulter, le Globe explique que les enquêteurs belges ont questionné M. Desmarais au sujet des paiements aux terroriste­s, de ce qu’il savait des arrangemen­ts avec l’état islamique et pourquoi le conseil de Lafarge n’était pas intervenu.

Selon le quotidien, Paul Desmarais a nié toute connaissan­ce des paiements ou des liens avec l’état islamique.

« Ce n’est pas avec cinq réunions (du conseil) par année qu’on peut passer en revue toutes les opérations dans le monde », a-t-il déclaré aux policiers.

ACTIONS PRISES

Durant l’interrogat­oire, M. Desmarais a notamment parlé de la façon dont Lafargehol­cim avait enquêté à l’interne sur les allégation­s de financemen­t, des changement­s apportés aux procédures et du fait qu’elle s’est séparée des employés mis en cause — qui auraient agi ainsi afin d’assurer la poursuite des opérations d’une cimenterie située près de Raqqa dans le nord de la Syrie.

TROIS AUTRES RESPONSABL­ES

Selon Le Monde, trois autres responsabl­es chez Groupe Bruxelles Lambert ont aussi été interrogés par la police belge le même jour que M. Desmarais.

Au mois de mai, à Montréal, M. Desmarais avait assuré que le conseil d’administra­tion de Lafargehol­cim n’avait jamais été informé des gestes posés par d’ex-employés en Syrie, ajoutant qu’il avait appris ces faits dans les médias, « comme tout le monde ».

En France, des juges ont fait de huit anciens et actuels dirigeants de la compagnie de ciment des cibles d’enquête — M. Desmarais ne fait pas partie de ce nombre — pour financemen­t du terrorisme et pour crimes contre l’humanité.

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L’homme d’affaires Paul Desmarais fils assure n’avoir rien à se reprocher.

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