Un défi de 570 km jusqu’au parc Forillon
Cinquante jeunes participent au Challenge de l’espoir
Pour une 20e année, une cinquantaine de jeunes de Motivaction Jeunesse parcourront près de 570 km en huit jours jusqu’au parc national Forillon.
Le grand départ du Challenge de l’espoir 2018 a été donné samedi, à Ste-flavie, la porte d’entrée de la Gaspésie. Depuis la première expérience vers le rocher Percé avec dix jeunes marginaux, le défi a beaucoup évolué. La préparation et l’encadrement des troupes aussi.
Mercredi dernier, une partie du groupe s’est entraîné à grimper la côte Gilmour afin de se préparer aux longues ascensions gaspésiennes.
DE LOURDES ÉPREUVES
Les cyclistes de 13 à 20 ans ont vécu des épreuves différentes. Parmi eux, on trouve une jeune Syrienne qui a connu la guerre et un adolescent en adaptation scolaire qui veut se prouver qu’il peut faire quelque chose de sa vie.
De son côté, Sarah-maude Boutin est fière d’avoir perdu du poids avec le sport. « C’est une mise en forme. Je vais lentement, mais quand j’arrive en haut, je sais que je l’ai fait. Et je suis fière. Personne ne m’a jamais laissée seule. On me pousse, et nous sommes comme une famille », explique l’adolescente de 15 ans.
Pour le directeur Luc Richer, SarahMaude est la grande révélation de la dernière édition. « Elle arrivait toujours dans les derniers, mais elle a réussi. Beaucoup de gens pensaient qu’elle ne pourrait pas le faire, et c’est incroyable de la voir sourire. »
L’un de ses partenaires de route, Teddy Segor Ingabire, 19 ans, est arrivé du Burundi en avril 2017.
« On a passé la frontière à pied à Lacolle et nous avons passé trois nuits là-bas. Je m’ennuyais beaucoup à la maison. Comme je n’avais pas de papiers, je ne pouvais pas intégrer le secondaire », raconte le réfugié.
Teddy a d’abord décidé de commencer un processus de francisation pour éviter la dépression.
OUTIL D’INTÉGRATION
« C’était une nouvelle vie pour moi. J’ai décidé de rejoindre toutes les activités de Motivaction Jeunesse. Je me suis intégré à la culture et j’ai compris comment les gens vivaient ici. J’ai fait des choses que je n’aurais jamais imaginé : du ski, des randonnées et de l’escalade. »
Le jeune adulte trouve d’ailleurs bien étranges nos relations humaines. « Ici, les voisins ne se parlent pas ! » Un an plus tard, Teddy espère obtenir son diplôme secondaire en 2019. Il veut poursuivre ses études et il est bien au courant que l’emploi se porte bien à Québec.