Au moins 32 Peuls tués par des chasseurs au Mali
Au moins 32 civils peuls ont été tués samedi au cours d’une attaque attribuée à des chasseurs traditionnels dozos dans le centre du Mali, région touchée par les violences djihadistes, souvent mêlées à des conflits intercommunautaires, a affirmé hier une association peule.
Évoquant les mêmes événements, le gouvernement de Bamako a indiqué que l’armée avait découvert 16 corps après un accrochage violent entre communautés du village de Koumaga, dans le cercle de Djenné (région de Mopti, centre).
« Ce sont des dozos, des gens habillés en dozos, qui sont arrivés à Koumaga. Ils ont encerclé le village, isolé les Peuls des autres communautés et, froidement, ils ont tué au moins 32 civils. Dix autres sont portés disparus » , a déclaré Abel Aziz Diallo, le président de Tabila Pullaku, principale association peule au Mali.
AUGMENTATION DES VIOLENCES
Les violences se multiplient depuis trois ans dans le centre du Mali entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Appelés « dozos » en Afrique de l’ouest, les chasseurs traditionnels sont, dans le centre du Mali, membres de l’ethnie dogon.
Les Peuls dénoncent régulièrement des exactions à leur encontre, au nom de la lutte contre les djihadistes, de la part de ces chasseurs armés, tolérés, voire encouragés selon eux par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.
« Les hommes étaient habillés en tenue de dozos, mais on se demande s’ils étaient tous dozos. Il y a des dizaines de civils, dont des enfants, tués », a déclaré un élu de la région.
« Malgré le déploiement des missions de patrouille dans le centre du pays, dans la matinée du 23 juin, un accrochage violent a opposé des communautés » de ce village, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
« Une mission FAMA (Forces armées maliennes) d’interposition dépêchée sur les lieux a découvert 16 corps et d’importants dégâts matériels », ajoute le gouvernement, en promettant que « des poursuites judiciaires seront engagées contre tous ceux qui seraient impliqués dans cet incident malheureux ».
Ces derniers mois, les annonces par l’armée de la « neutralisation de terroristes » dans le centre ont souvent été contestées par les organisations de défense des droits de l’homme et par des habitants, qui dénoncent des exécutions extrajudiciaires.