Scheer prône une « attitude d’ouverture » en immigration
Le chef conservateur a été interrogé sur le test des valeurs de la CAQ
Le chef conservateur, Andrew Scheer, prend ses distances avec le test des valeurs pour les nouveaux arrivants que préconise la Coalition avenir Québec (CAQ), disant préférer une « attitude d’ouverture ».
Le leader du Parti conservateur du Canada était de passage à Québec, hier, pour confirmer son appui à une déclaration d’impôt unique dans la province.
M. Scheer a martelé qu’un gouvernement conservateur tiendrait en haute estime ses « partenaires provinciaux » en opposition à « l’esprit centralisateur » du premier ministre Trudeau.
Toutefois, même sous un régime conservateur, le projet d’imposer un test des valeurs aux immigrants entrant au Québec et de les expulser en cas d’échec après trois ans, comme le propose la CAQ, pourrait rencontrer de la résistance à Ottawa.
« Ce n’est pas une des idées que nous avons discutées. C’est une question pour les élections provinciales », a d’abord réagi Andrew Scheer à une question du Journal sur cette proposition.
C’est pourtant le fédéral qui aurait le dernier mot sur le sort des immigrants ayant échoué à ce processus de sélection.
« Je pense qu’il est préférable d’avoir une attitude d’ouverture et de se concentrer sur l’intégration [des immigrants] », a-t-il indiqué, en précisant qu’il faut s’assurer que les nouveaux arrivants respectent « les principes de notre Charte [des droits et libertés] et de notre société ».
L’apparent malaise affiché par M. Scheer à l’égard de la proposition caquiste n’a pas étonné le premier ministre du Québec Philippe Couillard.
« Je pense que personne n’est à l’aise avec cette idée-là. Franchement, moi, je m’attends à ce que le prochain recul de la CAQ soit sur l’immigration et le test des valeurs. On verra bien », a-t-il décoché de Washington, où il est en mission.
Malgré ces réticences, le chef du PCC s’est dit « ouvert à des discussions » sur la possibilité de déléguer au Québec des pouvoirs supplémentaires en matière de culture et d’immigration. Mais hier, c’était de fiscalité qu’il voulait parler.
ADMINISTRÉ PAR QUÉBEC
S’ils accèdent au pouvoir en 2019, les conservateurs entreprendront rapidement des pourparlers avec le gouvernement du Québec pour mettre en place une déclaration d’impôt unique, a confirmé Andrew Scheer.
C’est Québec, et non Ottawa, qui administrerait ce programme, a-t-il ajouté, une éventualité à laquelle s’était vigoureusement opposé Justin Trudeau, en mai, après une motion unanime votée à l’assemblée nationale.
Les troupes conservatrices se sont faites moins loquaces sur les conséquences pour les travailleurs de l’agence du revenu du Canada au Québec. « Nous ferons les choses correctement et mon futur gouvernement s’engage à défendre l’expertise de L’ARC », a dit M. Scheer. – Avec la collaboration de Marc-andré Gagnon,
Bureau parlementaire