Le Journal de Quebec

Les employés de la SAQ votent à 91 % pour la grève

Le syndicat pourra déclencher jusqu’à six jours de débrayage si les pourparler­s achoppent

- DOMINIQUE LELIÈVRE

L’heure était toujours à la négociatio­n, hier, entre la Société des alcools du Québec (SAQ) et ses employés syndiqués malgré un appui massif des travailleu­rs à la grève.

Pas moins de 9 syndiqués sur 10 (91 %) ont donné leur accord à un mandat de grève selon le résultat dévoilé tôt le matin par le Syndicat des employés de magasins et de bureaux (SEMB-SAQ).

Celui-ci a désormais les coudées franches pour déclencher jusqu’à six jours de débrayage si les pourparler­s achoppent.

Mais après la menace d’une grève à la veille de la fête nationale, qui ne s’est pas avérée, un arrêt de travail semblait écarté à court terme, hier, les deux parties ayant convenu de se rencontrer dans une ronde de négociatio­ns de trois jours, jusqu’à demain.

IMPATIENCE

Toutes les succursale­s de la SAQ sont demeurées ouvertes, mais l’impatience se faisait sentir parmi les employés de la société d’état après 16 mois de négociatio­ns infructueu­ses.

Ces derniers ont accueilli avec satisfacti­on l’adoption du mandat de grève.

« On souhaite que la convention collective se règle le plus rapidement possible », a expliqué au Journal une employée rencontrée à Québec qui a requis l’anonymat.

« Ça nous donne un rapport de force, ça devrait aider un peu pour les négos », a dit un autre travailleu­r, qui a plus d’une décennie d’ancienneté à la SAQ.

La SAQ voudrait faire davantage travailler ses employés à temps plein la fin de semaine, ce à quoi s’oppose le syndicat, qui calcule que cette mesure et d’autres demandes retrancher­aient plus de 220 000 heures à ses membres.

« Selon la SAQ, les mardis, les mercredis, on ne fait pas grand-chose, alors que c’est là que l’ouvrage se fait pour pouvoir, par exemple, remonter le magasin », s’est indigné un employé.

S’ADAPTER

La SAQ rétorque qu’elle ne fait que s’adapter à la réalité du marché.

« Il faut savoir que 74 % des ventes de la SAQ se font du jeudi au dimanche. Nous, ce que nous souhaitons, c’est que le nombre d’heures travaillée­s reflète plus cette réalité », a indiqué Mathieu Gaudreault, porte-parole de la société d’état.

Dans le stationnem­ent d’une succursale SAQ à Québec, hier, le scénario d’une grève était loin d’enchanter certains clients. « Ma première réaction, ç’a été de dire qu’ils sont un peu gourmands. […] Ils devraient un peu regarder autour », a lancé l’un d’eux.

 ?? PHOTO ANNIE T. ROUSSEL ?? Les succursale­s de la SAQ sont demeurées ouvertes hier malgré l’adoption d’un mandat de grève avec une forte majorité. Les parties patronale et syndicale ont convenu de se rencontrer à l’occasion de trois séances jusqu’à demain.
PHOTO ANNIE T. ROUSSEL Les succursale­s de la SAQ sont demeurées ouvertes hier malgré l’adoption d’un mandat de grève avec une forte majorité. Les parties patronale et syndicale ont convenu de se rencontrer à l’occasion de trois séances jusqu’à demain.

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