Le Journal de Quebec

Un pionnier de l’art abstrait

Le Musée d’art contempora­in de Baie-saint-paul rend hommage à Paul-émile Borduas

- YVES LECLERC

Signataire du Refus global, Paul-émile Borduas a été l’un des pionniers de l’art abstrait au Canada. Le Musée d’art contempora­in de Baie-saint-paul lui rend hommage avec une exposition qui s’intéresse à toutes les étapes de sa carrière.

Après s’être intéressé au travail des peintres Marcel Barbeau, Marcelle Ferron, Jean-paul Riopelle et Françoise Sullivan, le Musée n’avait jamais exposé les oeuvres de celui qui a été le chef de file de tous ces artistes.

À l’affiche jusqu’au 4 novembre, l’exposition La révolution Borduas : espace et liberté est une traversée de l’oeuvre et de la pensée de ce peintre-sculpteur originaire de Saint-hilaire. On y retrouve une soixantain­e de toiles, photograph­ies et sculptures, provenant de musées, de galeries d’art et de collection­s privées.

Paul-émile Borduas se dirigeait vers une carrière de peintre décorateur d’églises, lorsque son entrée à l’école des Beaux-arts, à l’âge de 18 ans, a bousculé l’état des choses et l’a propulsé sur un tout autre chemin.

« Borduas apprend à maîtriser parfaiteme­nt les rudiments du dessin. Il est capable de faire ce qu’il veut, mais il trouve la manière de créer qui est enseignée trop contraigna­nte », a raconté, lors d’un entretien, la commissair­e Anne Beauchemin.

NEW YORK ET PARIS

Une opposition qui va l’amener à s’intéresser à l’impression­nisme, au cubisme, au surréalism­e et autres mouvements d’avant-garde européens.

Engagé comme enseignant dans des écoles primaires et secondaire­s de Montréal et inspiré par la façon de créer des enfants, Paul-émile Borduas laisse tomber tout ce qui est convention­nel et préconçu.

« Les enfants dessinent de façon spontanée, sans trop poser de questions, sans tenir compte des convention­s, et cette façon de créer a un impact extrêmemen­t grand sur Borduas. Ça l’inspire énormément », a fait remarquer la commissair­e.

Signataire, avec 14 artistes, en 1948, du manifeste Refus global, qui remet en question les valeurs traditionn­elles et qui rejette l’immobilism­e de la société québécoise, Paul-émile Borduas perd son emploi de professeur de dessin à l’école du meuble.

Il retournera à Saint-hilaire pour ensuite s’exiler à New York et Paris afin de poursuivre son travail de création. Des années où les couleurs de ses toiles se mettront à disparaîtr­e pour laisser place au blanc et au noir. Paul-émile Borduas est mort d’une crise cardiaque dans son atelier, à Paris, en 1960. Il avait 54 ans.

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1. L’huile Miroir de givre, peinte en 1954, où le blanc s’impose de plus en plus.
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2. Le Poisson volant a été réalisé en 1942.
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PHOTOS COURTOISIE MACBSP 3. Le blanc et le noir deviendron­t prédominan­ts dans l’oeuvre de Borduas, comme on peut le voir sur Sans titre (no 28) peinte à Paris en 1959.

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