Le Journal de Quebec

Le fédéral hésite encore à soutenir les entreprise­s canadienne­s

Le ministre Bill Morneau évoque toutefois une annonce dans les prochains jours

- MAXIME HUARD

OTTAWA | Malgré les inquiétude­s grandissan­tes des entreprise­s canadienne­s, le gouverneme­nt fédéral n’est toujours pas prêt à agir pour pallier les impacts financiers de la guerre commercial­e qui se dessine entre le Canada et les États-unis.

Alors que des représenta­nts des industries de l’acier et de l’aluminium témoignaie­nt hier en comité des effets potentiell­ement dévastateu­rs des surtaxes américaine­s et des droits tarifaires canadiens qui entreront en vigueur le 1er juillet, le grand argentier du pays s’est contenté de dire qu’une annonce serait faite « dans les prochains jours ».

« On est en train de faire nos devoirs », a déclaré le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, sans préciser la nature de l’aide envisagée ni la date où elle serait connue. Il a dit reconnaîtr­e l’urgence de la situation.

M. Morneau rencontrai­t ses homologues provinciau­x à Ottawa, où le principal sujet à l’ordre du jour était les relations avec les États-unis.

LEITAO PRUDENT

Le ministre québécois des Finances, Carlos Leitao, a dit espérer que le fédéral présentera­it des mesures d’aide, mais il s’est bien gardé de critiquer le ministre Morneau.

« Au Québec, on n’a pas attendu quoi que ce soit. Nous sommes en action. Nous avons nos propres programmes, nos propres moyens. Il serait bien sûr beaucoup plus efficace d’avoir des mesures similaires avec le gouverneme­nt fédéral », a-t-il affirmé hier au terme de la réunion.

Québec a déjà annoncé début juin une aide de 100 millions de dollars pour venir en aide aux PME de l’acier et de l’aluminium.

Selon M. Leitao, le fédéral doit terminer d’évaluer la liste de plus d’une centaine de produits américains qui seront visés par des surtaxes afin de bien cerner quelles entreprise­s seront les plus affectées.

En réaction à l’imposition par Washington de tarifs de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium canadien, Ottawa avait répliqué en mai avec des tarifs équivalent­s sur l’acier et l’aluminium américains, ainsi que sur plus d’une centaine d’autres produits provenant du sud de la frontière.

AFFRONTEME­NT NÉFASTE

Devant le comité permanent du commerce internatio­nal, une douzaine d’intervenan­ts se sont succédé hier pour décrire comment l’affronteme­nt commercial risquait de faire dérailler leurs opérations.

« Si nous n’obtenons pas de soutien du gouverneme­nt du Canada, nous devrons fermer nos portes seulement quelques mois après le 1er juillet. Nous ne pourrons tout simplement pas nous permettre de continuer », a témoigné Robert Dimitrieff, patron de l’aciérie Patriot Forge, en Ontario.

De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) a dit recevoir de nombreux appels de la part de propriétai­res de PME qui s’inquiètent de la suite des choses.

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