La techno avant le rouage intégral
Le Nissan Juke est mort. Pour le remplacer, le constructeur japonais s’est tourné vers un modèle au design pas mal plus conventionnel.
Le Kicks, le petit nouveau d’une grande lignée de modèles « utilitaires » chez Nissan, devient ainsi le petit frère du Qashqai, dont l’arrivée est elle-même si récente qu’on commence à peine à être capable de prononcer son nom comme du monde.
Avec le Kicks, Nissan s’adresse à une jeune clientèle urbaine en quête d’un véhicule à la fois pratique et économique. Sans les nommer, on vise encore une fois les fameux milléniaux. Sa recette pour y parvenir : des équipements à la pelle et un prix étonnamment agressif.
Sauf que cela ne peut pas se faire sans quelques sacrifices…
Construit au Mexique et d’abord conçu pour le marché brésilien, le Nissan Kicks s’amène chez nous avec une liste d’équipements longue comme le bras.
La version de base du Kicks, offerte à seulement 17 998 $, est équipée de série d’un écran tactile de 7 po, du démarrage par bouton-poussoir, de la climatisation, d’un régulateur de vitesse, de trois ports USB, d’une connectivité Bluetooth et même d’un système de freinage automatique en cas de collision frontale imminente. Pour un véhicule de cette catégorie, il faut avouer que Nissan a vraiment mis le paquet.
PAS DE TOIT OUVRANT
Pour un équipement encore plus complet, on propose aussi les variantes SV et SR. Celles-ci deviennent notamment disponibles avec une peinture en deux tons pour un maigre supplément de 150 $.
Le SV, à 20 898 $, ajoute quelques com- modités difficiles à ignorer comme les sièges avant chauffants, les rétroviseurs chauffants et la connectivité avec Android Auto et Apple Carplay.
Avec la SR, qui demeure plutôt abordable à 22 798 $, Nissan se permet même quelques fantaisies avec l’ajout d’un paquet de technologies d’aide à la conduite (dont une caméra à 360 degrés) ainsi qu’un système audio Bose avec des haut-parleurs dans les appuie-têtes. Rendu là, on aurait préféré avoir un toit ouvrant, option qui n’est tout simplement pas disponible avec ce nouveau modèle.
D’un point de vue plus pratique, la position de conduite du Kicks fait tout en simplicité. Les sièges n’ont rien d’exceptionnel, mais ils offrent un soutien acceptable, même après un long trajet. Mieux encore, le toit du véhicule est suffisamment haut pour un espace convenable pour la tête, même pour les passagers arrière.
Sans faire dans le haut de gamme, le Kicks propose un habitacle bien fini malgré une utilisation de plastiques durs un peu abusive. Avec un prix aussi raisonnable, on pourra le lui pardonner.
À l’arrière, le coffre surprend avec un volume de chargement de 716 litres. C’est supérieur à ce que proposent des concurrents comme le Hyundai Kona, le Mazda CX-3 ou le Toyota C-HR. Étrangement, c’est même plus que dans le Qashqai !
OÙ EST LE ROUAGE INTÉGRAL ?
Un peu plus haut, on disait qu’on ne peut pas offrir autant d’équipement à petit prix sans couper quelque part.
Quelle que soit la version, le Kicks est limité à un rouage à roues motrices avant. Pas de traction intégrale au menu, même en option.
Ça passe peut-être au Brésil, où le Kicks a fait ses débuts, mais au Canada, c’est une
décision difficile à justifier. Nissan se défend en assurant que la demande demeure forte pour les véhicules à deux roues motrices, même au Québec. Et que les gens qui tiennent réellement au rouage intégral peuvent toujours se tourner vers le Qashqai.
Sous le capot, la cure de minceur se poursuit avec une seule motorisation offerte, un bloc à quatre cylindres de 1,6 litre développant 125 maigres chevaux. Avec une boîte automatique à variation continue (CVT) comme seule transmission disponible, vous comprendrez qu’on est loin des émotions fortes.
Vraiment, le Kicks n’a rien d’excitant sur la route. Les accélérations sont lentes et les reprises sur autoroute sont à la limite de l’acceptable. Reste que pour un automobiliste qui ne cherche qu’à se déplacer du point A au point B sans se casser la tête, ça demeure potable.
Heureusement, cette lacune en performance est récompensée par une consommation de carburant étonnamment frugale. Avec une moyenne ville/ route de 7,2 L/100 km, le Kicks n’a pas grand-chose à envier à n’importe quelle voiture conventionnelle. En guise de comparaison, une Honda Civic automatique consomme 7,0 L/100 km avec son moteur de base.
PRATIQUE ET ABORDABLE
Le Nissan Kicks n’est peut-être pas le produit le plus raffiné du point de vue technique, mais avec une consommation raisonnable, un prix de vente alléchant et un équipement de série bien garni, il a plu- sieurs cartes en main pour se faire valoir.
Si vous êtes capable de passer par-dessus l’absence de rouage intégral et la flagrante lacune de plaisir au volant, vous découvrirez un petit véhicule à la fois pratique et abordable.