Le Journal de Quebec

La techno avant le rouage intégral

- FRÉDÉRIC MERCIER

Le Nissan Juke est mort. Pour le remplacer, le constructe­ur japonais s’est tourné vers un modèle au design pas mal plus convention­nel.

Le Kicks, le petit nouveau d’une grande lignée de modèles « utilitaire­s » chez Nissan, devient ainsi le petit frère du Qashqai, dont l’arrivée est elle-même si récente qu’on commence à peine à être capable de prononcer son nom comme du monde.

Avec le Kicks, Nissan s’adresse à une jeune clientèle urbaine en quête d’un véhicule à la fois pratique et économique. Sans les nommer, on vise encore une fois les fameux milléniaux. Sa recette pour y parvenir : des équipement­s à la pelle et un prix étonnammen­t agressif.

Sauf que cela ne peut pas se faire sans quelques sacrifices…

Construit au Mexique et d’abord conçu pour le marché brésilien, le Nissan Kicks s’amène chez nous avec une liste d’équipement­s longue comme le bras.

La version de base du Kicks, offerte à seulement 17 998 $, est équipée de série d’un écran tactile de 7 po, du démarrage par bouton-poussoir, de la climatisat­ion, d’un régulateur de vitesse, de trois ports USB, d’une connectivi­té Bluetooth et même d’un système de freinage automatiqu­e en cas de collision frontale imminente. Pour un véhicule de cette catégorie, il faut avouer que Nissan a vraiment mis le paquet.

PAS DE TOIT OUVRANT

Pour un équipement encore plus complet, on propose aussi les variantes SV et SR. Celles-ci deviennent notamment disponible­s avec une peinture en deux tons pour un maigre supplément de 150 $.

Le SV, à 20 898 $, ajoute quelques com- modités difficiles à ignorer comme les sièges avant chauffants, les rétroviseu­rs chauffants et la connectivi­té avec Android Auto et Apple Carplay.

Avec la SR, qui demeure plutôt abordable à 22 798 $, Nissan se permet même quelques fantaisies avec l’ajout d’un paquet de technologi­es d’aide à la conduite (dont une caméra à 360 degrés) ainsi qu’un système audio Bose avec des haut-parleurs dans les appuie-têtes. Rendu là, on aurait préféré avoir un toit ouvrant, option qui n’est tout simplement pas disponible avec ce nouveau modèle.

D’un point de vue plus pratique, la position de conduite du Kicks fait tout en simplicité. Les sièges n’ont rien d’exceptionn­el, mais ils offrent un soutien acceptable, même après un long trajet. Mieux encore, le toit du véhicule est suffisamme­nt haut pour un espace convenable pour la tête, même pour les passagers arrière.

Sans faire dans le haut de gamme, le Kicks propose un habitacle bien fini malgré une utilisatio­n de plastiques durs un peu abusive. Avec un prix aussi raisonnabl­e, on pourra le lui pardonner.

À l’arrière, le coffre surprend avec un volume de chargement de 716 litres. C’est supérieur à ce que proposent des concurrent­s comme le Hyundai Kona, le Mazda CX-3 ou le Toyota C-HR. Étrangemen­t, c’est même plus que dans le Qashqai !

OÙ EST LE ROUAGE INTÉGRAL ?

Un peu plus haut, on disait qu’on ne peut pas offrir autant d’équipement à petit prix sans couper quelque part.

Quelle que soit la version, le Kicks est limité à un rouage à roues motrices avant. Pas de traction intégrale au menu, même en option.

Ça passe peut-être au Brésil, où le Kicks a fait ses débuts, mais au Canada, c’est une

décision difficile à justifier. Nissan se défend en assurant que la demande demeure forte pour les véhicules à deux roues motrices, même au Québec. Et que les gens qui tiennent réellement au rouage intégral peuvent toujours se tourner vers le Qashqai.

Sous le capot, la cure de minceur se poursuit avec une seule motorisati­on offerte, un bloc à quatre cylindres de 1,6 litre développan­t 125 maigres chevaux. Avec une boîte automatiqu­e à variation continue (CVT) comme seule transmissi­on disponible, vous comprendre­z qu’on est loin des émotions fortes.

Vraiment, le Kicks n’a rien d’excitant sur la route. Les accélérati­ons sont lentes et les reprises sur autoroute sont à la limite de l’acceptable. Reste que pour un automobili­ste qui ne cherche qu’à se déplacer du point A au point B sans se casser la tête, ça demeure potable.

Heureuseme­nt, cette lacune en performanc­e est récompensé­e par une consommati­on de carburant étonnammen­t frugale. Avec une moyenne ville/ route de 7,2 L/100 km, le Kicks n’a pas grand-chose à envier à n’importe quelle voiture convention­nelle. En guise de comparaiso­n, une Honda Civic automatiqu­e consomme 7,0 L/100 km avec son moteur de base.

PRATIQUE ET ABORDABLE

Le Nissan Kicks n’est peut-être pas le produit le plus raffiné du point de vue technique, mais avec une consommati­on raisonnabl­e, un prix de vente alléchant et un équipement de série bien garni, il a plu- sieurs cartes en main pour se faire valoir.

Si vous êtes capable de passer par-dessus l’absence de rouage intégral et la flagrante lacune de plaisir au volant, vous découvrire­z un petit véhicule à la fois pratique et abordable.

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