Projet à promouvoir
Visiblement peu empressé de promouvoir le projet de tramway-trambus, le maire Régis Labeaume devra se montrer beaucoup plus proactif dès l’automne, d’autant plus avec la campagne électorale qui battra son plein.
Un peu comme il l’avait fait dans le cas du projet de SRB, où il avait failli à bien communiquer et à vendre son projet, le maire Labeaume ne pourra pas continuer à se comporter comme si tout était gagné avec le système de transport structurant de Québec.
Bien entendu, les candidats aux élections provinciales nous en feront voir de toutes les couleurs. On assistera notamment à une surenchère par rapport au projet insensé de troisième lien, laquelle a déjà commencé d’ailleurs.
Ça se tassera au lendemain de l’élection, mais n’empêche que le maire de Québec devra demeurer très solide et affirmatif par rapport au tramway-trambus, et s’appliquer à en vanter les vertus et à rappeler son bien-fondé.
Tout est allé très vite, depuis que le maire et le premier ministre Couillard ont annoncé la réalisation d’un système de trois milliards. Le tramway-trambus apparaît comme une excellente solution à la congestion routière, mais aussi comme un très bon moyen de faire entrer Québec dans la modernité en matière de transport en commun.
Depuis, le fédéral a donné son accord verbal pour participer au financement du projet – un accord fédéral-provincial sur le financement des infrastructures est intervenu récemment – et la CAQ, pressentie pour former le prochain gouvernement, s’est engagée en imposant certaines conditions.
Le tramway-trambus apparaît comme une excellente solution à la congestion routière
CONTRASTE SAISISSANT
M. Labeaume en convient, les six derniers mois ont été lourds. Selon lui, toutes les pièces s’en vont sur l’échiquier à la bonne place. Il entend recommencer à l’automne et répondre à toutes les questions issues de la consultation. Le fait qu’un peu plus de la moitié des répondants à la consultation en ligne se disent totalement ou plutôt satisfaits du projet dans son ensemble démontre néanmoins qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.
Certes, il ne s’agit pas d’un sondage scientifique, mais bien de répondants volontaires. Sauf qu’il faut réaliser que tout n’est pas gagné, et qu’il faudra bien informer les gens, les commerçants et les futurs usagers pour dégager le plus grand consensus possible. Le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Le contraste entre les stratégies de communication de la Ville de Québec dans ce dossier, et de celle de Lévis par rapport au troisième lien, est par ailleurs saisissant. Le maire de Lévis avait convié les médias la semaine dernière pour annoncer des résultats de sondage qui, bien que scientifiques, n’avaient absolument rien de surprenant.
La Ville de Québec a plutôt choisi d’envoyer un simple communiqué avec les résultats de la consultation, comme on l’avait fait pour celles sur la mobilité. Il faudra faire preuve de beaucoup plus de mordant pour mener à bien cet important système de transport structurant, que le maire Labeaume voit d’ailleurs, avec raison, comme son grand legs politique.