Le Journal de Quebec

Bertrand Charest espère être acquitté

Celui qui a agressé des skieuses allègue des erreurs du juge dans son mémoire d’appel

- MICHAËL NGUYEN

L’ancien entraîneur Bertrand Charest estime que le juge qui l’a condamné pour des agressions sexuelles sur de jeunes skieuses a mal fait son travail et qu’il devrait être acquitté.

« Les verdicts ne sont pas le résultat d’une décision judiciaire raisonnée », peut-on lire dans son mémoire d’appel déposé hier devant le plus haut tribunal de la province.

L’an passé, l’ex-coach de 53 ans avait été déclaré coupable de crimes sexuels sur de jeunes athlètes de 12 à 18 ans, ce qui lui avait valu 12 ans de pénitencie­r.

À l’époque des crimes, survenus dans les années 1990, il entraînait la formation nationale junior féminine et l’équipe Laurentien­ne de ski alpin.

ERREURS

Dans son mémoire d’appel, Charest allègue plusieurs erreurs du juge de première instance, qui justifient selon lui l’interventi­on d’un tribunal supérieur.

« Le juge s’est mépris trois fois plutôt qu’une », estime l’avocat de la défense Antonio Cabral, relativeme­nt au verdict de culpabilit­é sur trois skieuses.

Dans les années 1990, la notion d’exploitati­on sexuelle envers les adolescent­s visait les victimes âgées de 14 à 18 ans. Or, durant le procès, l’âge des victimes au moment des événements est resté approximat­if, se plaint Charest, qui affirme que ces trois victimes avaient au moins 18 ans.

« Le juge commet plusieurs erreurs dans son traitement de la question du consenteme­nt », souligne l’avocat de la défense.

Le magistrat aurait également fait une erreur cruciale concernant les agressions survenues hors du pays. Lorsque ce genre d’événement survient, ce n’est qu’en de rares circonstan­ces que l’affaire peut être entendue au Canada. Or, ce n’était pas le cas dans cette affaire, soutient maître Cabral.

« Ni l’incident survenu en France ni celui survenu en Nouvelle-zélande ne pouvaient servir de base pour prouver la culpabilit­é de Charest », souligne l’avocat dans le mémoire d’appel d’environ 40 pages.

Me Cabral rappelle aussi que sur la feuille des accusation­s, il est indiqué que le crime est survenu à Mont-tremblant.

ACQUITTEME­NTS

Dans le mémoire d’appel, l’avocat de Charest souligne également que l’accusé a été acquitté de neuf des 15 accusation­s d’incitation à des contacts sexuels.

Bien évidemment, il ne reproche pas au juge ces verdicts qui lui sont favorables, mais « cela soulève des questions relativeme­nt à la justificat­ion des verdicts de culpabilit­é », indique le mémoire d’appel

« La preuve ne démontre aucune différence significat­ive entre les allégation­s formulées par les plaignante­s et [celles] qui appuient les chefs dont il a été déclaré coupable », peut-on lire dans le document de cour.

Maintenant que la défense a déposé son mémoire d’appel, ce sera au tour de la Couronne de soumettre le sien. L’audience pourrait se tenir à l’automne.

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PHOTO D’ARCHIVES Condamné à 12 ans de pénitencie­r, l’ex-entraîneur de ski alpin Bertrand Charest (que l’on voit ici lors de son interrogat­oire de police en 2015) espère encore s’en sortir, en se basant sur des erreurs qu’aurait faites le juge lors de son procès.
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ANTONIO CABRAL Avocat de la défense

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