Qui aime le Canada ?
La fête du Canada est terminée, mais je garde un goût amer de ce que je lis et entends à cette époque de l’année au sujet d’un pays auquel 77 % des Québécois, dont 71 % de francophones, sont attachés, selon le 18e sondage Léger pour l’association d’études canadiennes.
Ces chiffres ont peu changé depuis l’an 2000. « Le Canada est mon pays et le Québec, ma patrie », disent les francophones, à l’instar de Jean Lesage.
Justin Trudeau rejette la nation québécoise ? C’est son problème. Souverains ou non, les Québécois n’appartiendront jamais au même bassin multiculturel canadian que les Ukrainiens ou les Pakistanais.
Ils sont chez eux depuis 1608. Et pour toujours.
Traiter les fédéralistes et les nationalistes perchés sur la clôture entre le oui et le non de « carencés de la fierté », de « traîtres » ou de « fédérastes », ne fera pas avancer le mouvement souverainiste d’un millimètre, car cela rapetisse les Québécois.
LE PAYS RÊVÉ
Mon collègue Bock-côté, dont la fidélité à la nation est exemplaire, souhaite une « refondation » du mouvement indépendantiste. Il a raison. Le désir du pays ne mourra jamais.
Mais pourrions-nous reprendre le dialogue autrement ?
La haine du Canada ne propulsera pas le Québec vers la souveraineté. L’amour du Québec et du peuple québécois est le seul carburant qui vaille. Détester le voisin, aussi perfide a-t-il été par moments, n’a rien donné. Il faudrait peut-être admettre que le Canada n’a pas été qu’un boulet pour le Québec.
Et parfois, nous nous tirons nousmêmes dans le pied. La catastrophe qu’est l’école publique est entièrement l’oeuvre du Québec. Même chose pour la santé. Pourquoi l’ontario fait-il mieux avec un budget proportionnel ? On attire les mouches avec du miel, pas du fiel. À moins de préférer rester entre vous à regarder votre rêve s’effilocher…