Le Journal de Quebec

Lefebvre à l’ombre encore pour trois ans

Il a caché à ses victimes qu’il était porteur du VIH

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Un individu de 35 ans, porteur du VIH, a été condamné à une peine de 43 mois de pénitencie­r pour avoir eu des relations sexuelles avec des partenaire­s sans se soucier de la possibilit­é de leur transmettr­e son virus.

Faisant l’objet d’un mandat d’arrestatio­n, Frédéric Lefebvre avait été arrêté à son domicile de Montréal et amené au palais de justice de Montmagny en juillet 2017 où il a été accusé l’an dernier de deux chefs d’agression sexuelle grave.

Ce dernier se serait confié sur sa maladie, notamment auprès d’un ancien employeur de Québec, où il a travaillé à l’été 2016.

Lefebvre avait été remis en liberté à condition de ne pas se trouver dans la région de Montmagny, lieu des crimes présumés, et de résider dans une maison montréalai­se qui accueille des sidéens.

L’accusé a eu la condition particuliè­re de présenter des « résultats médicaux attestant de sa charge virale » et prouver sa prise de médicament­s.

DE RETOUR EN PRISON

Dans les derniers mois, il a toutefois été expulsé de cette résidence spécialisé­e et renvoyé derrière les barreaux.

Un plaidoyer de culpabilit­é a finalement été enregistré le 21 mars 2018.

Devant le juge Jean Asselin, l’individu a été condamné hier à une peine globale de 43 mois.

Déjà détenu, il lui reste environ trois ans à purger. Le magistrat a accepté une suggestion commune des deux parties.

Il sera inscrit à vie au registre des délinquant­s sexuels et il ne pourra pas possé- der d’arme à feu. Il devra aussi fournir un échantillo­n D’ADN.

Le rapport présentenc­iel laisse entrevoir que Lefebvre fonctionne bien à l’intérieur des murs.

Le cuisinier de formation était accusé d’avoir mis la vie de ses victimes en danger en les agressant sexuelleme­nt.

Les gestes ont été posés entre le 29 juillet et le 31 octobre 2016 à Saint-fabien-de-Panet, au sud de Montmagny.

Après un passage au Centre régional de réception de Sainte-anne-des-plaines, il pourrait se retrouver à La Macaza, un pénitencie­r qui héberge des délinquant­s sexuels.

PEU DE CAS

Un organisme oeuvrant à la défense des personnes séropositi­ves s’est intéressé de près à cette cause qui pourrait faire évoluer le droit.

La Couronne a également reconnu qu’elle avait épluché toutes les décisions rendues au pays depuis que les tribunaux déposent des accusation­s semblables. Les cas demeurent peu nombreux.

Au Québec, la cause de Steve Biron est l’une des plus particuliè­res à ce jour. L’individu a été condamné à six ans d’emprisonne­ment en août 2014 pour avoir eu des relations sexuelles non protégées avec 15 hommes, même s’il se savait atteint du VIH.

Un an et demi plus tard, en janvier 2016, l’homme séropositi­f de Québec profitait déjà de sorties du pénitencie­r sans accompagne­ment chaque mois.

Juridiquem­ent, pour une personne sous traitement avec une charge virale indétectab­le, et qui n’a pas de risque de transmettr­e le VIH, certains remettent en question l’obligation de révéler son état de santé.

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FRÉDÉRIC LEFEBVRE Coupable

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