Des soldats morts en Corée honorés
Une quarantaine de Gaspésiens y ont donné leur vie
NEW CARLISLE | Des familles de vétérans décédés pendant la guerre de Corée recevront en leur nom la médaille Ambassadeur de la paix de la Corée. Une quarantaine de familles de la Gaspésie retracée par un vétéran de 85 ans recevront cet honneur.
C’est le cas de Jean-luc Gosselin, dont le père, le Major Lionel Gosselin, est mort en Corée le 9 juillet 1951, quelques jours après son 5e anniversaire de naissance.
« Mon père était dans la tourelle d’une voiture de patrouille. Le véhicule s’est tassé pour laisser passer quelqu’un et a roulé sur un engin explosif artisanal. Il a été projeté à quelque chose comme 50 pieds », raconte Jean-luc Gosselin.
« Je me souviens encore lorsque la voiture est arrivée avec un officier. Ma mère était en pleurs. Ça marque », ajoute-t-il, au sujet du moment où il a appris le décès de son père.
TOMBE DE SON PÈRE
Le support de sa famille élargie a été salutaire dans les années qui ont suivi. Il se souvient de son père qui travaillait le bois dans sa « boutique », et d’être assis sur ses genoux lorsqu’il conduisait une jeep militaire.
C’est la première fois qu’il recevra un hommage en l’honneur de son père. Il a aussi l’intention de se rendre ensuite en Corée pour voir la tombe de ce dernier pour la première fois.
HOMMAGE POSTHUME
Plusieurs vétérans ont reçu de leur vivant cette médaille par le passé. C’est le cas de Gilles Martin, 85 ans. « Je me trouve chanceux d’avoir reçu la médaille coréenne en 2011. Je me disais que ce serait bon que tout le monde l’ait. Avant, il la donnait à ceux qui étaient vivants seulement. Maintenant, ils la donnent à titre posthume, alors c’est différent, là », a dit monsieur Martin.
Lorsqu’il a su qu’il serait désormais possible de donner cette médaille aux familles à titre posthume, il a décidé de retracer une quarantaine de familles qui recevront cet honneur des mains de l’ambassadeur de Corée, le 27 juillet prochain, à New Carlisle. Ça correspond au 65e anniversaire de la Guerre de Corée. Certains sont morts à la guerre, d’autres dans les années suivantes.
Encore en forme, monsieur Martin, qui habite Bonaventure, se souvient encore des militaires tués près de lui et des enfants qui se battaient pour manger dans leurs vidanges lors de cette guerre. S’il n’a pas été blessé physiquement, il dit l’avoir été « entre les oreilles ».